Sauvé d’un casier judiciaire par ses rots
L’alcootest vicié par des éructations incontrôlables
Un résident de la Rive-Sud qui émet malgré lui des rots à répétition vient d’être soulagé d’une accusation d’alcool au volant grâce à son problème digestif chronique.
Cette histoire singulière peut sembler dure à digérer, mais elle est relatée en détail par le juge Serge Champoux dans une décision rendue en faveur de l’accusé de 56 ans, au palais de justice de Cowansville, en Estrie, le 22 juin.
L’automobiliste de Saint-Lambert a ainsi évité un casier judiciaire en alléguant que sa condition médicale provoquait des « éructations fréquentes et incontrôlées » qui ont pu fausser les résultats du test d’ivressomètre que les policiers lui avaient fait subir à la suite d’une sortie de route.
RAPPORTS À LA POLICE
Le 24 janvier 2016, le véhicule du défendeur s’est retrouvé dans un fossé, à Bromont, non loin de la station de ski.
Appelé à intervenir, un policier municipal n’a d’abord « rien remarqué de particulier relativement au comportement de l’accusé » jusqu’à ce qu’il invite ce dernier à s’asseoir dans l’autopatrouille en attendant une remorqueuse et qu’il flaire une odeur d’alcool.
Ayant admis avoir pris « quelques verres », le conducteur fut conduit au poste de police pour passer l’alcootest.
Après un premier souffle, « il a fait un rot et on a décidé de suspendre le test pour laisser à l’alcool se trouvant possiblement dans la bouche de l’accusé le temps de s’évaporer », a expliqué le juge.
Dix minutes plus tard, le suspect a « pété la balloune », mais non sans avoir produit une autre éructation entre ses souffles successifs.
TOUTES LES TROIS MINUTES
Les tests ont donné des résultats différents, soit des taux d’alcoolémie de 156, 133 et 142 mg d’alcool par 100 ml de sang, alors que la limite est de 80 mg. L’agente qui faisait passer l’alcootest a admis que le second résultat était possiblement « vicié ».
Au procès, l’accusé a témoigné qu’il faisait des rots « toutes les trois à cinq minutes depuis de nombreuses années », et encore plus souvent en période de stress.
Un médecin que l’accusé a consulté pour son problème d’éructation a conclu « qu’il n’y avait rien à faire ».