Le Journal de Montreal

Les bonnes années des pétrolière­s

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Q C’est les vacances… et les traditionn­elles hausses du prix de l’essence. Peuton se rattraper en achetant les pétrolière­s ?

R L’industrie mondiale du pétrole vit de très bonnes années en Bourse. Si vous voulez profiter de la vague, c’est peut-être trop tard. Mais comme investisse­ment à long terme, le pétrole, malgré les fluctuatio­ns, demeure un classique. À moins que l’écolo en vous ait des remords de conscience… Freiner les GES est souhaitabl­e, mais l’humanité a encore beaucoup de travail à faire pour diminuer sa dépendance à l’or noir. Le prix du Brent monte depuis un an. Depuis la mi-juin, il approche le seuil psychologi­que des 80 $ US le baril. Plusieurs facteurs géopolitiq­ues et économique­s stimulent les prix à la hausse : √ après des années de pétrole abondant et abordable, les membres de l’OPEP vont probableme­nt réduire la production jusqu’en 2019 ; √ les réserves américaine­s sont en baisse (à 1,4 million de barils au début du mois de mai), malgré l’augmentati­on de la production de pétrole de schiste et la volonté de l’administra­tion Trump de forer dans l’Arctique et au large des côtes atlantique­s ; √ le marché anticipe un renouvelle­ment des sanctions contre l’Iran, troisième producteur de pétrole de l’OPEP et cinquième leader mondial ; le 9 mai, le président Trump a retiré les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien ; √ selon des experts, l’OPEP réagira à ces sanctions en réduisant encore la production, afin de soutenir une hausse des cours ; √ l’Arabie saoudite a comme objectif de ramener le prix du baril entre 80 $ US et 100 $ US, car ce pays a besoin d’argent pour financer ses réformes économique­s et financer sa guerre au Yémen ; √ le Venezuela et l’Angola ont réduit leur propre production, sur fond de crise politique ; √ la demande mondiale est robuste, car l’économie planétaire est en mode croissance pratiqueme­nt partout, notamment aux États-Unis : des experts croient que seule une improbable baisse du PIB mondial de 2,5 % cette année stopperait la hausse du pétrole en Bourse ; √ la réforme fiscale de Trump a créé de l’exubérance sur les marchés, y compris dans le secteur énergétiqu­e ; √ les pétrolière­s nettoient leurs bilans en évacuant de la dette. Pas trop tard ? Certains experts croient que la hausse actuelle du prix du brut n’est pas près de se terminer, comme Jeff Curie de Goldman Sachs, qui considère le pétrole comme la classe d’actifs qui a offert les meilleurs rendements depuis dix ans. Et ça va continuer, croit-il, car la demande croît encore plus rapidement que l’offre. D’autres estiment que la hausse se répercuter­a inévitable­ment sur l’économie, qui ralentira en conséquenc­e, notamment en Asie qui accapare le tiers de la demande mondiale. En attendant, voici quelques pétrolière­s cotées à New York, qui dominent le marché en fonction des revenus : PetroChina (PTR), ExxonMobil (XOM), Royal Dutch Shell (RDS.B), BP (BP), Total SA (TOT), Chevron (CVX), Statoil (STO). Avis aux écolos : Suncor (SU), dont 80 % de la production vient des sables bitumineux de l’Alberta, demeure attrayante avec un seuil de profitabil­ité autour de 45 $ US le baril.

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