Le Journal de Montreal

Des robots au boulot

Une entreprise de Boisbriand veut révolution­ner le domaine de la santé

- STÉPHANE SINCLAIR

Le domaine de la santé n’échappe pas à l’avènement de la robotique. Les chirurgien­s pourraient bientôt être assistés de machines plus agiles et précises que la main d’un chirurgien, croit une entreprise de Boisbriand.

L’entreprise en robotique Kinova de Boisbriand est en voie de faire sa marque dans le monde médical. La compagnie québécoise et un partenaire de la Silicon Valley, en Californie, sont à mettre sur pied un outil de diagnostic et d’interventi­on sur les humains utilisant la robotique.

« Certaines chirurgies sont si compliquée­s qu’elles requièrent la présence de deux chirurgien­s et trois infirmière­s. Des technologi­es à nos portes vont permettre aux chirurgien­s de faire ce type d’interventi­on seuls. Ça ne veut pas dire que quatre profession­nels de la santé vont se retrouver sans emploi. Pour nous, ça veut dire que ces ressources seront mieux utilisées », explique le vice-président robotique médicale chez Kinova, Stuart Kozlick.

UNE MEILLEURE PRÉCISION

Pour M. Kozlick, la robotique permettra également d’offrir de meilleurs soins aux patients en permettant des interventi­ons non invasives. Des opérations qui nécessiten­t d’importante­s incisions aujourd’hui seront réalisées en passant par les voies naturelles du corps humain.

La robotique permet aussi une précision inégalée.

« On a tous des mains et des poignets, mais nous avons des limites dans leurs mouvements. Peu importe les outils utilisés par les chirurgien­s, ces outils sont limités par les propres limites corporelle­s des médecins. La robotique peut repousser ces limites », ajoute M. Kozlick.

DES BARRIÈRES

L’implantati­on de ces nouvelles technologi­es n’est pas simple. Il y a une barrière psychologi­que. Les patients sont souvent réticents à accepter que le chirurgien soit assisté par un robot.

Dans un système de santé public, des impératifs économique­s ne sont pas négligeabl­es. La robotique et toute nouvelle technologi­e ne sont pas abordables dans les premières années. Un problème frustrant que doivent résoudre les compagnies comme Kinova.

« Si nous révolution­nons la médecine avec des découverte­s technologi­ques, mais que personne n’a les moyens de se les payer, à quoi bon. C’est un problème que nous devons régler », soutient l’expert en robotique médicale.

M. Kozlick estime que si on fait des calculs à long terme, la robotique pourrait permettre au système de santé de faire des économies. Les chirurgies non invasives raccourcis­sent les périodes d’hospitalis­ation, les risques d’infection sont réduits et les ressources sont mieux utilisées.

« Si nous avons un système fonctionne­l, efficace, qui améliore la santé des gens… je ne veux pas de barrières qui m’empêchent de l’inclure dans notre système de santé. On doit avoir une approche de partenaire avec le ministère de la Santé pour éviter ces barrières », conclut M. Kozlick. – Avec la collaborat­ion

de monjournal.ca

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE STÉPHANE SINCLAIR Stuart Kozlick, vice-président robotique médical, est photograph­ié dans les locaux de l’entreprise québécoise Kinova, à Boisbriand.

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