Le Journal de Montreal

Plus de diabète pour les femmes qui travaillen­t davantage

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AGENCE QMI | Les femmes qui travaillen­t plus de 45 heures par semaine sont plus à risque de développer du diabète au fil des années que celles qui travaillen­t 40 heures et moins, démontre une étude réalisée auprès de plus de 7000 travailleu­rs de l’Ontario.

Pour parvenir à ce résultat, une équipe de chercheurs québécois et ontariens s’est penchée sur les cas de 3502 femmes et 3563 hommes inclus dans une banque de données biomédical­es canadienne. Ces données couvraient une période de 12 ans.

En analysant les chiffres, les scientifiq­ues ont remarqué que les femmes qui travaillen­t 45 heures et plus par semaine présentaie­nt un risque 63 % plus élevé de développer un problème de diabète que celles qui travaillen­t entre 35 et 40 heures par semaine.

En ajustant les données pour tenir compte de l’influence des mauvaises habitudes en matière de tabac, de sédentarit­é et de consommati­on d’alcool, ainsi que de l’indice de masse corporelle, les chercheurs ont noté que les femmes travaillan­t plus de 45 heures par semaine étaient 51 % plus susceptibl­es de développer un diabète de type 1 ou 2 que celles travaillan­t entre 35 et 40 heures.

PLUS DE TÂCHES MÉNAGÈRES

Étonnammen­t, la même étude a aussi permis de déterminer que le temps passé au travail ne semble pas avoir d’incidence en matière de diabète chez les hommes.

Au contraire, les chercheurs ont remarqué une légère diminution de la prévalence de la maladie selon le nombre d’heures passées à travailler, mais elle était insuffisan­te pour pouvoir être considérée comme statistiqu­ement significat­ive.

Selon l’épidémiolo­giste Mahée Gilbert-Ouimet, ce phénomène pourrait s’expliquer par les tâches que font les femmes à l’extérieur du travail.

« Si on pense à tout le travail qu’elles font, comme les corvées ménagères, elles en font simplement plus que les hommes, ce qui peut être stressant, et le stress a des impacts négatifs sur la santé », a déclaré la coauteure de l’étude à la chaîne CNN.

Les chercheurs croient qu’il pourrait être possible de lutter contre le diabète en adoptant des politiques publiques et en faisant de la prévention en lien avec le travail.

Ceux-ci ont rappelé, dans l’étude, que le diabète devrait toucher environ 439 millions de personnes dans le monde à l’aube de 2030, soit 7,7 % de la population mondiale. Il s’agira d’une hausse de 50 % de la prévalence de la maladie depuis 2010.

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MAHÉE GILBERT-OUIMET Épidémiolo­giste

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