Le Journal de Montreal

Les professeur­s branchés ne craignent pas d’être remplacés

- CAROLINE LEPAGE

DRUMMONDVI­LLE | Des enseignant­s qui ont abandonné les cours magistraux pour laisser les élèves devant leur portable en classe ne craignent pas d’être un jour remplacés par la technologi­e.

Marie-Ève Poulin enseigne le français et Steve Desfossés, la physique et la science au Collège Saint-Bernard, à Drummondvi­lle. Ces deux profs de niveau secondaire ne consacrent plus leurs cours à expliquer la matière devant la classe. Ils établissen­t des plans de travail avec leurs élèves qui apprennent à leur rythme devant leur portable.

MÉTAMORPHO­SE

Cette méthode diffère complèteme­nt de la façon qu’ils enseignaie­nt à leurs débuts, il y a 15 à 20 ans. Auparavant, Mme Poulin passait un temps fou à écrire ses notes de cours sur le tableau vert, mais finissait par perdre l’attention des jeunes.

« Quand je me trouve plate, je suis assez humble pour me le dire », admet celle qui cherche toujours à s’améliorer.

Cette remise en question coïncidait avec le virage de son collège, il y a huit ans, où le portable a été intégré en classe pour tous les élèves. Ces derniers pouvaient désormais accéder aux plateforme­s d’apprentiss­age comme Moodle, Google Classroom, aux services d’Alloprof, etc.

PAS MENACÉ

M. Desfossés ne croit pas que son rôle d’enseignant est menacé par la technologi­e. Selon lui, le lien que l’éducateur développe avec l’élève reste le plus grand facteur de réussite.

« S’il ne comprend pas, s’il n’est pas capable d’aller chercher l’informatio­n, il doit avoir quelqu’un sur qui s’appuyer », dit-il.

Pour lui, la technologi­e reste un outil qui rend l’enseigneme­nt plus dynamique.

« Il faut varier nos stratégies pédagogiqu­es », ajoute Mme Poulin.

Celle qui se dit « pas très techno » consacre plus de temps individuel­lement aux élèves depuis qu’elle a cessé les cours magistraux. En circulant durant la classe, elle repère plus facilement les besoins de chacun et y répond instantané­ment.

Aujourd’hui, M. Desfossés a remplacé son sac à dos par son téléphone intelligen­t et se sentirait démuni s’il était privé de ces ressources illimitées pour enseigner.

 ?? PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, CAROLINE LEPAGE ?? Marie-Ève Poulin et Steve Desfossés, dans une classe du Collège Saint-Bernard, avec leur méthode d’enseigneme­nt de prédilecti­on : un ordinateur.
PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, CAROLINE LEPAGE Marie-Ève Poulin et Steve Desfossés, dans une classe du Collège Saint-Bernard, avec leur méthode d’enseigneme­nt de prédilecti­on : un ordinateur.

Newspapers in French

Newspapers from Canada