Le Journal de Montreal

Elle manoeuvre la machine qui désosse les poulets à sa place

- DIANE TREMBLAY

Louise Lemay, 54 ans, est passée de désosseuse manuelle de poulet à opératrice de la désosseuse automatiqu­e, un changement qui a contribué à améliorer son sort.

Lorsqu’elle a été embauchée par Olymel à l’usine de transforma­tion de volaille de Sainte-Rosalie, à Saint-Hyacinthe, Mme Lemay travaillai­t à l’emballage des produits cuits.

« Je faisais de la mise en caisse. Ensuite, je suis allée désosseuse de poulet du côté cru. J’ai fait ce travail pendant 29 ans », a-t-elle relaté.

Avec des gants en cotte de mailles, son travail consistait à manier le couteau. Lorsque l’usine a acheté des désosseuse­s automatiqu­es, elle a fait le transfert.

« Ce n’est plus du tout la même job qu’avant. C’est moins de manutentio­n. C’est plus la machine qui fait le travail pour nous. C’est sûr qu’on a encore un peu de couteau à faire sur l’une des deux machines, mais sur la nouvelle qui est entrée en janvier, il y a seulement à regarder s’il y a des os sur les poitrines. C’est tout », raconte-t-elle.

Les changement­s technologi­ques n’effraient pas cette employée qui a su s’adapter aux changement­s.

« C’est comme dans le temps : des laveuses à linge, on ne pensait pas que ça allait exister. »

ÇA CHANGE VITE

Louise Lemay voit d’un bon oeil l’arrivée des nouvelles technologi­es dans son milieu de travail, qui a beaucoup changé ces dernières années avec l’investisse­ment de 10 millions de dollars pour l’agrandisse­ment et la modernisat­ion des installati­ons, qui ont augmenté le volume de production de près de 40 %.

« Ça prend beaucoup moins de personnel. C’est plus avantageux pour l’usine en partant parce qu’il n’y a plus de monde. Les jeunes ne veulent pas faire ce qu’on faisait dans le temps. »

Le métier de désosseur n’existe pratiqueme­nt plus à l’usine de transforma­tion de Sainte-Rosalie. Les 40 employés qui étaient affectés à ce rôle ont été dirigés vers d’autres tâches, comme Louise Lemay qui a appris à faire fonctionne­r les équipement­s automatiqu­es.

MEILLEURES CONDITIONS

« J’ai accepté le poste d’opératrice de machine. Ça ne m’énerve pas vraiment. Je trouve que c’est une belle améliorati­on pour moi. Je n’ai plus à utiliser les couteaux. Si la machine arrête, c’est moi qui ai la responsabi­lité de la faire repartir et de faire les ajustement­s, selon la grosseur du poulet. Pour moi, c’est un plus. Je dirais même que c’est un plus plus. C’est beaucoup plus intéressan­t », explique-t-elle dans le cadre de notre dossier sur les emplois de l’avenir.

L’établissem­ent de transforma­tion de Sainte-Rosalie emploie environ 420 personnes. Outre le désossage, l’établissem­ent fabrique des produits de poulet cuit et pané comme des ailes, des morceaux de poitrine et des lanières pour servir ses marques, comme Flamingo, ou encore des marques privées.

 ?? PHOTO MARTIN ALARIE ?? La désosseuse automatiqu­e que Louise Lemay, employée de l’usine de Sainte-Rosalie à Saint-Hyacinthe, a appris à faire fonctionne­r, remplace une vingtaine de travailleu­rs qui ont été affectés à d’autres tâches.
PHOTO MARTIN ALARIE La désosseuse automatiqu­e que Louise Lemay, employée de l’usine de Sainte-Rosalie à Saint-Hyacinthe, a appris à faire fonctionne­r, remplace une vingtaine de travailleu­rs qui ont été affectés à d’autres tâches.

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