Le Journal de Montreal

Un traitement de la dernière chance

- ARNAUD KOENIG-SOUTIÈRE

QUÉBEC | Après avoir combattu pendant huit ans un diagnostic qui n’était pas le sien, un Saguenéen de 24 ans atteint d’une maladie rare entreprend­ra un « traitement de la dernière chance », cet été, dans l’espoir de reprendre une vie normale.

« C’est quand même assez complexe. Il s’est passé beaucoup de choses… », commence Olivier Blackburn-Morin pour raconter son histoire, lui qui est atteint de neuromyéli­te optique (NMO), une rare maladie « cousine » de la sclérose en plaques.

À l’âge de 9 ans, des premiers signes inquiétant­s surgissent. Olivier Blackburn-Morin est alors la proie de névrites optiques à répétition, ce qui le prive périodique­ment de l’utilisatio­n d’un oeil jusqu’à six mois par année.

Puis, à 16 ans, un premier diagnostic tombe : la sclérose en plaques. Les symptômes sont alors nombreux, allant de la perte de vue à l’incapacité de marcher.

« Les années passaient et je continuais à faire des rechutes. On continuait de me traiter, mais je réagissais mal, relate-t-il. On m’a même dit qu’on allait tout arrêter et que j’allais mourir. »

Ce n’est qu’en décembre dernier, soit huit ans après le premier verdict médical, que sa véritable maladie a été décryptée.

« Une neurologue d’Ottawa m’a promis qu’elle allait trouver ce que j’avais. Elle l’a fait », remercie-t-il.

GREFFE

D’ici quelques semaines, le jeune homme doit prendre le chemin d’Ottawa, où il recevra une greffe de cellules souches.

Le seul espoir qui lui permettrai­t de tirer un trait sur sa dose de cortisone quotidienn­e et ainsi reprendre une vie normale.

Cette interventi­on sera « une première mondiale » pour une personne atteinte de NMO, précise-t-il, alors que ce type de traitement est habituelle­ment destiné à combattre la sclérose en plaques.

Olivier Blackburn-Morin entamera ensuite une convalesce­nce d’au moins trois mois dans la capitale fédérale, une période durant laquelle il se pliera notamment à des traitement­s de chimiothér­apie.

« Tout est une question de temps », clame M. Blackburn-Morin, grand amateur de sports et de plein air.

« Les gens ne savent pas que j’ai dû arrêter de marcher, que je devenais aveugle par moments ou que j’étais hospitalis­é pendant un mois, poursuit-il. Je ne me suis jamais plaint et il n’y a pas d’utilité à le faire. »

Malgré le dénouement incertain de cette nouvelle expérience médicale, il est loin d’être inquiet.

« J’ai hâte », clame-t-il au contraire. « Quand on veut, on peut », répète-t-il maintes fois.

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PHOTO COURTOISIE D’ici quelques semaines, Olivier Blackburn-Morin, 24 ans, se rendra à Ottawa où il recevra une greffe de cellules souches afin de soigner sa maladie.

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