Ils se font justice parce que la police ne fait rien
Des Montréalais mènent eux-même l’enquête pour retrouver leur bicyclette volée
Des Montréalais, frustrés des délais liés aux enquêtes policières, se mettent à investiguer eux-mêmes pour retrouver leur bicyclette volée et vont jusqu’à confronter leur cambrioleur.
Groupe Facebook, géolocalisation, sites de petites annonces comme Kijiji ou Craiglist : les personnes qui se font dérober leur vélo ne manquent pas d’outils pour s’improviser « apprenti enquêteur » dans la métropole.
Lorsque Rodrigo Gonzalez a constaté que son vélo avait disparu, il a pris le numéro de série de ce dernier et il est allé au poste de police le plus près pour remplir une déclaration de vol.
« J’ai commencé à regarder sur Kijiji ensuite et je suis tombé sur mon vélo volé à vendre. Là, j’ai tout de suite texté le gars pour me faire passer pour un acheteur potentiel. Je lui ai dit que j’avais le cash
et que je le voulais maintenant », a-t-il expliqué.
« J’ai contacté les policiers pour qu’ils viennent avec moi, mais ils avaient d’autres chats à fouetter, qu’ils m’ont dit. Il a fallu que j’amène mon ami avec des gros bras et j’ai finalement récupéré mon vélo », a ajouté M. Gonzalez.
Ce dernier est aussi modérateur du groupe Facebook « Vélo Volé – Montréal » comprenant plus de 6200 membres. Il affirme que, chaque jour de l’année, deux à trois personnes publient sur ce groupe pour signaler un vol de bicyclette.
Rodrigo Gonzalez est l’une des dix personnes que nous avons rencontrées dans le cadre de ce reportage. Chacune d’elles a enquêté, à ses risques et périls, pour retrouver son bien avec succès.
Le SPVM affirme que le problème avec les vélos volés, c’est que les policiers sont impuissants si la bicyclette disparue ne possède pas de numéro de série.
M. Girard invite les gens à identifier leur vélo avec un numéro de série pour être admissibles à une enquête du SPVM. Presque tous les postes de quartier de police offrent le service de burinage à Montréal.
UN TRAVAIL
Dominique, qui préfère qu’on taise son nom de famille pour des raisons de sécurité, s’identifie comme le « justicier du vélo » dans la métropole. Dans la vie de tous les jours, il tente de répondre à un besoin que le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) n’arrive pas à combler.
« Mon but, c’est d’investiguer pour retrouver les bicyclettes, mais aussi de dénoncer les voleurs pour que ça arrête », a affirmé celui qui fait ce métier depuis maintenant plus de cinq années.
Chaque semaine, il ouvre de nouveaux dossiers d’enquête. Les demandes viennent principalement du groupe Facebook « Vélo Volé – Montréal », dont il est administrateur.
« POUR J’AI CONTACTÉ QU’ILS VIENNENT LES POLICIERS AVEC MOI [RÉCUPÉRER MON VÉLO VOLÉ], MAIS ILS AVAIENT D’AUTRES CHATS À FOUETTER, QU’ILS M’ONT DIT. IL A FALLU QUE J’AMÈNE MON AMI AVEC DES GROS BRAS ET J’AI FINALEMENT RÉCUPÉRÉ MON VÉLO. » – Rodrigo Gonzalez