Le Journal de Montreal

Ils se font justice parce que la police ne fait rien

Des Montréalai­s mènent eux-même l’enquête pour retrouver leur bicyclette volée

- FRANCIS PILON

Des Montréalai­s, frustrés des délais liés aux enquêtes policières, se mettent à investigue­r eux-mêmes pour retrouver leur bicyclette volée et vont jusqu’à confronter leur cambrioleu­r.

Groupe Facebook, géolocalis­ation, sites de petites annonces comme Kijiji ou Craiglist : les personnes qui se font dérober leur vélo ne manquent pas d’outils pour s’improviser « apprenti enquêteur » dans la métropole.

Lorsque Rodrigo Gonzalez a constaté que son vélo avait disparu, il a pris le numéro de série de ce dernier et il est allé au poste de police le plus près pour remplir une déclaratio­n de vol.

« J’ai commencé à regarder sur Kijiji ensuite et je suis tombé sur mon vélo volé à vendre. Là, j’ai tout de suite texté le gars pour me faire passer pour un acheteur potentiel. Je lui ai dit que j’avais le cash

FACEBOOK

et que je le voulais maintenant », a-t-il expliqué.

« J’ai contacté les policiers pour qu’ils viennent avec moi, mais ils avaient d’autres chats à fouetter, qu’ils m’ont dit. Il a fallu que j’amène mon ami avec des gros bras et j’ai finalement récupéré mon vélo », a ajouté M. Gonzalez.

Ce dernier est aussi modérateur du groupe Facebook « Vélo Volé – Montréal » comprenant plus de 6200 membres. Il affirme que, chaque jour de l’année, deux à trois personnes publient sur ce groupe pour signaler un vol de bicyclette.

Rodrigo Gonzalez est l’une des dix personnes que nous avons rencontrée­s dans le cadre de ce reportage. Chacune d’elles a enquêté, à ses risques et périls, pour retrouver son bien avec succès.

Le SPVM affirme que le problème avec les vélos volés, c’est que les policiers sont impuissant­s si la bicyclette disparue ne possède pas de numéro de série.

M. Girard invite les gens à identifier leur vélo avec un numéro de série pour être admissible­s à une enquête du SPVM. Presque tous les postes de quartier de police offrent le service de burinage à Montréal.

UN TRAVAIL

Dominique, qui préfère qu’on taise son nom de famille pour des raisons de sécurité, s’identifie comme le « justicier du vélo » dans la métropole. Dans la vie de tous les jours, il tente de répondre à un besoin que le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) n’arrive pas à combler.

« Mon but, c’est d’investigue­r pour retrouver les bicyclette­s, mais aussi de dénoncer les voleurs pour que ça arrête », a affirmé celui qui fait ce métier depuis maintenant plus de cinq années.

Chaque semaine, il ouvre de nouveaux dossiers d’enquête. Les demandes viennent principale­ment du groupe Facebook « Vélo Volé – Montréal », dont il est administra­teur.

« POUR J’AI CONTACTÉ QU’ILS VIENNENT LES POLICIERS AVEC MOI [RÉCUPÉRER MON VÉLO VOLÉ], MAIS ILS AVAIENT D’AUTRES CHATS À FOUETTER, QU’ILS M’ONT DIT. IL A FALLU QUE J’AMÈNE MON AMI AVEC DES GROS BRAS ET J’AI FINALEMENT RÉCUPÉRÉ MON VÉLO. » – Rodrigo Gonzalez

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PHOTO AGENCE QMI, FRANCIS PILON Rodrigo Gonzalez a retrouvé son vélo en cherchant sur Kijiji. Il l’a ensuite récupéré en se faisant passer pour un acheteur.

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