Un classique réinventé
Toyota espère que les formes radicalement nouvelles de la Camry 2018 attireront l’attention d’un nombre substantiel d’acheteurs portés vers les véhicules utilitaires pour maintenir la popularité de sa berline de taille intermédiaire.
Vous êtes un habitué de la Toyota Camry ? Alors, oubliez ce que vous en savez, car le modèle 2018 a beaucoup changé. Cette berline de taille intermédiaire, qui domine son créneau au Canada, devant la Honda Accord et la Chevrolet Malibu, propose une nouvelle architecture et des groupes motopropulseurs améliorés. La nouveauté que le consommateur moyen remarquera le plus est son esthétique nouvelle. Ses formes désormais très sculpturales sont destinées à faire oublier le style ultraconservateur et anonyme qui a été le propre de cette voiture à quelques reprises durant ses 36 années d’existence.
Cette silhouette que le constructeur qualifie de futuriste se distingue, entre autres, par sa calandre évasée à doubles grilles garnies de lamelles fines et épaisses, mais aussi par son capot abaissé de 4 cm et sa hauteur hors tout qui a également diminué de 2,5 cm par rapport au modèle actuel. Le nuancier propose trois teintes (un bleu moyen, le blanc platine et l’argent) qu’il est possible d’agencer à un toit noir. L’effet visuel est réussi ! Pour l’intérieur, le constructeur a poussé l’audace jusqu’à offrir un cuir rouge vibrant pour les versions XSE, auxquelles il prête un tempérament sportif.
Ces versions sont d’ailleurs mises en valeur par des bas de caisse plus sculptés, des roues noires en alliage de 19 po, un becquet arrière discret, un pare-chocs avant plus travaillé et un pare-chocs arrière à diffuseur surbaissé, des accessoires (sauf les grandes roues) que partage la Camry SE, qui se veut plus abordable. Et ce ne sont là que deux des cinq niveaux de dotation (L, LE, SE, XSE et XLE) qui sont proposés par le constructeur.
NOUVELLE ARCHITECTURE GLOBALE
Cette carrosserie plus expressive habille une plateforme résultant d’une nouvelle architecture globale, issue d’une stratégie de conception modulaire qui vise à optimiser la production et à en réduire les coûts. Cette stratégie que Toyota appelle « TNGA » (pour Toyota New Global Architecture) a donné naissance à la plateforme GA-K que cette Camry partage avec la Toyota Avalon, la Lexus ES et le Toyota RAV-4, trois autres nouveautés récentes de la marque.
Toutefois, la nouveauté ne s’arrête pas à une plateforme rigide qui procure un empattement allongé (+5 cm) à la Camry. Elle s’incarne aussi par de nouveaux moteurs et une nouvelle boîte de vitesses. Les cylindrées de ces moteurs sont connues : le 4-cylindres fait 2,5 L et le V6 3,5 L, comme ceux qu’ils remplacent. En effet, ce sont des évolutions des moteurs utilisés pour la Camry 2017. Leur conception améliorée et de nouvelles boîtes de vitesses les rendent légèrement plus performants, mais surtout plus écoénergétiques.
Pour les Camry de monsieur Toutle-Monde, ces moteurs sont désormais jumelés à une boîte de vitesses automatique Direct Shift à 8 rapports. Remplaçant la boîte à 6 rapports, elle est conçue pour exécuter le passage des rapports aussi vite qu’une boîte séquentielle. Dans le cas des Camry ayant un groupe motopropulseur hybride, des favoris parmi les automobiles électrifiées partiellement, leur moteur est jumelé à une nouvelle boîte automatique à variation continue. Plus souple et rapide, elle simule 6 rapports et offre même un mode sport, que la Camry SE hybride met en valeur à l’aide de palettes de changement de rapports fixées au
volant. On est loin des Camry hybrides anonymes d’antan…
Comparativement aux Camry 2017, la réduction de consommation est plus substantielle pour les modèles à moteurs à 4 cylindres — ordinaires et hybrides. En se basant sur les cotes publiées par Ressources naturelles Canada (RNCan), on constate que cette réduction pourrait atteindre 15 % dans le cas de ces deux 4-cylindres, alors qu’elle serait d’environ 5 % dans le cas du V6. Dans la « vraie vie », par ailleurs, l’essai effectué avec une Camry XSE à moteur 4-cylindres nous a permis de réaliser une consommation moyenne de 8,4 L/100 km.
INTÉRIEUR TRÈS SPACIEUX
Assemblée à l’usine Toyota de Georgetown, au Kentucky, qui produit des Camry depuis trente ans, la Camry 2018 est très spacieuse et aménagée de manière efficace. Quatre grands adultes peuvent y prendre place confortablement. Ces derniers l’apprécieront tout particulièrement lors d’un long voyage, puisque son coffre de 425 L compte parmi les plus spacieux de sa catégorie, malgré le fait que son volume utile ait diminué légèrement (d’environ 3 %) comparativement à la Camry 2017. Cela dit, il faut rappeler que les dossiers 60/40 de sa banquette arrière (de série, sauf pour la version d’entrée de gamme Camry L) rendent sa surface de chargement modulable. La Camry hybride, elle, a un coffre un peu moins volumineux, l’espace étant rogné par la batterie qui alimente les moteurs électriques. Son volume utile, qui a augmenté de 7 % en passant de 370 à 395 L, réduit tout de même l’écart avec une Camry ordinaire.
Avec son apparence moderne, le tableau de bord s’accorde parfaitement avec la silhouette de la carrosserie. Très généreuse, sa quincaillerie impose d’ailleurs une brève période d’acclimatation. C’est tout particulièrement le cas de l’application Scout GPS Link, qui sert à la navigation embarquée. Ce programme qui utilise votre téléphone cellulaire (en grugeant la bande passante de votre compte…) n’est vraiment pas facile à utiliser.
La conduite est agréable. Le 4-cylindres répond bien aux sollicitations et permet à cette berline familiale d’accélérer de 0 à 100 km/h en un peu moins de 8 s. Le freinage se module bien et la suspension procure un roulement doux à souhait. En revanche, la servodirection est un peu lourde. Du moins, c’était le cas de la Camry XSE que nous avons conduite ; une conséquence, peutêtre, de ses pneus de 19 po, lesquels, d’ailleurs, procurent un réel agrément de conduite sur de belles routes, mais pas sur des chemins minés par les nids de poule !
Notons, enfin, que la dotation de toutes les versions de la nouvelle Camry comprend un petit ensemble de dispositifs d’aide à la conduite. Il réunit un système précollision avec capacité de détection des piétons, de même qu’une alarme de sortie de voie avec assistance à la direction qui s’activent à l’usage du régulateur de vitesse dynamique. Il y a aussi des feux de route automatiques.
Malheureusement, seules les versions XLE et XSE, les plus chères, bénéficient de dispositifs tout aussi importants — sinon plus — que sont le moniteur d’angles morts et l’alarme de circulation transversale arrière dotée d’une fonction de freinage autonome. Comme si la sécurité était une affaire de luxe…