Airbus s’approprie la C Series... et en anglais
Les deux communiqués publiés par l’avionneur ne sont disponibles qu’en anglais
Airbus a rebaptisé A220 la C Series de Bombardier hier et l’annonce a été faite au siège du géant européen à Toulouse… in English.
Deux communiqués de presse ont été publiés sur le sujet, et seulement en anglais. « Québec-born aircraft join the Airbus family » (Des avions nés au Québec rejoignent la famille Airbus), pouvait-on lire dans l’un d’entre eux.
Les appareils CS100 de 108 à 133 places seront désormais connus sous le nom d’A220-100 tandis que le CS300 de 130 à 160 places est devenu l’A220-300. Ils s’ajouteront aux gammes A320, A330, A350 et A380 d’Airbus.
L’ANGLAIS, LANGUE D’AIRBUS
Marcella Cortellazzi, responsable des relations avec les médias pour les avions A220, a expliqué hier au Journal que les communications externes d’Airbus se font principalement en anglais.
« C’est clair que le site d’Airbus, il n’est qu’en anglais, a-t-elle déclaré. On ne va évidemment pas se mettre à traduire tout le site en français. Dans ce cas-là, il faudrait le faire également en allemand et en espagnol. »
La porte-parole a néanmoins reconnu qu’Airbus publie plusieurs de ses communiqués de presse en anglais, français, espagnol et allemand. Ce fut le cas, la semaine dernière, lorsque l’avionneur a dévoilé ses nouvelles prévisions de marché.
« Évidemment, on est très sensibles à cette question parce qu’on sait très bien qu’au Québec, c’est une obligation juridique pour les sociétés de communiquer en français », a affirmé Mme Cortellazzi.
Cela ne l’a pourtant pas empêchée de répondre en anglais lorsque Le Journal lui a demandé, plus tôt cette semaine, de confirmer l’annulation d’une commande de 10 avions A220 de Gulf Air.
« We don’t comment on discussions we may or may not be having with customers » (Nous ne commentons pas des discussions que nous pouvons avoir ou ne pas avoir avec des clients), a-t-elle écrit dans un courriel.
ANGLADE PROMET D’INTERVENIR
Au cabinet de la ministre de l’Économie du Québec, Dominique Anglade, on soutient le changement de nom de la C Series, affirmant qu’il permettra de « renforcer » la gamme d’avions. On n’a toutefois pas apprécié l’unilinguisme d’Airbus, hier.
« L’importance de communiquer en français sur le programme fera partie des sujets que la ministre abordera avec Airbus lors de sa participation au salon aéronautique de Farnborough, la semaine prochaine », a indiqué un porte-parole, Guillaume Bérubé.
Chez Bombardier, on n’a pas souhaité réagir hier. La multinationale québécoise est pourtant actionnaire de la société en commandite qui produit les avions A220 à hauteur de 34 %. Québec possède 16 % de l’entité après y avoir investi 1 G$ US.