Tony Accurso saura bientôt s’il peut être libéré sous caution
L’ex-entrepreneur Tony Accurso devrait bientôt savoir s’il pourra être libéré sous caution, en attendant l’issue de son appel.
Depuis jeudi dernier, lorsqu’il a été condamné à quatre ans d’incarcération pour avoir participé à un vaste système de trucage de contrats publics à Laval, l’entrepreneur déchu passe ses jours et ses nuits derrière les barreaux.
Il a toutefois contesté en appel tant le verdict de culpabilité que sa sentence, et demande à retourner chez lui en attendant la suite des procédures. Mais la Couronne s’oppose fermement à sa demande.
« M. Accurso n’est pas une personne à la moralité à toute épreuve », a rappelé hier la procureure de la Couronne Magali Cimon, laissant entendre qu’il y avait des risques s’il était remis en liberté.
TRANSFERT DE PRISON
Présentement détenu, Accurso brillait toutefois par son absence. Et comme de nombreux détenus, il a dû vivre plusieurs transferts. D’abord de la prison de Saint-Jérôme à celle de Rivière-desPrairies, puis au Centre régional de Sainte-Anne-desPlaines.
Mais pour son avocat Marc Labelle, la détention n’a pas lieu d’être, puisqu’on ignore encore si le plus haut tribunal de la province lui accordera un nouveau procès, tel qu’il le demande.
« [M. Accurso] a été en liberté pendant cinq ans [pendant le processus judiciaire] et, quand le verdict est sorti, il n’a même pas été question de révoquer sa caution, a-t-il plaidé. Ce n’est pas quelqu’un à risque de fuir. »
CONFIANCE
Même si Accurso, son fils James et un ami sont prêts à verser un total de 150 000 $ en caution, la Couronne ne veut rien savoir d’une telle libération pendant la suite des procédures.
La procureure a plaidé que les arguments d’appel d’Accurso ne sont pas suffisants pour justifier une telle libération. Remettre Accurso en liberté minerait la confiance du public envers l’administration de la justice, a-t-elle ajouté.
Accurso, de son côté, affirme vouloir sortir de prison pour « continuer à s’occuper de la gestion de ses actifs et placements, ainsi qu’à soutenir ses enfants dans leurs entreprises », qui n’ont pas de lien avec la construction.
Auparavant à la tête d’un empire de la construction dont le chiffre d’affaires atteignait un milliard de dollars, Accurso ne vaudrait plus que quelques millions, selon ce qu’avait dit son avocat lors des plaidoiries sur la peine.
La juge Manon Savard a fait savoir qu’elle rendrait sa décision « dans les meilleurs délais ».