Le Journal de Montreal

Party de 75 000 $ pour changer de nom

Le Réseau de transport métropolit­ain est devenu exo lors d’une soirée faste au Palais des congrès

- CÉDÉRICK CARON

L’organisme qui exploite les trains de banlieue et les autobus interurbai­ns dans le Grand Montréal s’est offert une soirée à 75 000 $ pour lancer son nouveau nom et sa nouvelle image.

Traiteur, équipe de tournage, photograph­e, location d’accessoire­s et d’un autocar, tout a été mis de l’avant pour séduire les quelque 400 personnes présentes au Palais des congrès, le 23 mai dernier, selon des documents obtenus en vertu de la loi d’accès à l’informatio­n.

Créé le 1er juin 2017 lorsque l’Agence métropolit­aine de transport (AMT) a été dissoute, le Réseau de transport métropolit­ain (RTM) est devenu exo lors de cette soirée.

Seulement pour le service de traiteur, plus de 23 000 $ ont été versés. La location de la salle, incluant les équipement­s de scène et les services de technicien­s, a coûté 33 199,50 $.

« C’est énorme, dénonce un des porte-paroles de la Fédération canadienne des contribuab­les, Renaud Brossard. C’est aberrant, surtout qu’on parle d’un deuxième changement de nom en un an. C’est de l’argent qui aurait pu être mis dans le service. »

EMPLOYÉS ET MEMBRES DU CA

La grande majorité des convives étaient des employés et des membres du conseil d’administra­tion de l’organisme, selon la porte-parole d’exo, Élaine Arsenault, qui précise que quelques partenaire­s municipaux et d’affaires étaient aussi présents.

« L’événement du 23 mai avait un double objectif : dévoiler l’image de marque et souligner le premier anniversai­re d’exo, créé le 1er juin dernier. Le choix du Palais des congrès s’imposait, compte tenu de la disponibil­ité de salles pouvant accueillir la majorité de nos employés, quelques partenaire­s et des représenta­nts des médias », a indiqué Mme Arsenault.

« C’est surprenant, surtout qu’on nous a parlé d’un changement graduel et à faible coût », a commenté François Pepin, le président de Trajectoir­e Québec, qui défend les clients de transport collectif.

Sans compter la fête du 23 mai, le développem­ent de cette nouvelle marque aura coûté un peu plus de 326 000 $, taxes comprises. Des contrats répartis entre les entreprise­s Sid Lee, Brandbourg et Ad hoc recherche.

LOT DE DIFFICULTÉ­S

Depuis un an, le RTM (devenu exo) a connu plusieurs difficulté­s. Selon ce que rapportait notre Bureau d’enquête, 94 employés et cadres, dont près de la moitié de la haute direction, ont été congédiés ou ont démissionn­é dans les neuf premiers mois d’activité. Son PDG, Raymond Bachant, a dû vendre ses actions de Bombardier, le principal fournisseu­r de matériel ferroviair­e de l’organisati­on. M. Bachant avait déjà dirigé la division transport de Bombardier.

Cet hiver, de nombreux retards de trains de banlieue ont forcé la société de transport à dédommager ses clients.

Plus récemment, la gestion des mesures pour contrer les effets du chantier du train électrique de la caisse de dépôt, qui entraîne des retards et des coupures de services, font beaucoup de mécontents sur la ligne de train Deux-Montagnes, la plus achalandée du réseau. – Avec la collaborat­ion de

Christophe­r Nardi

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PHOTO TIRÉE DU COMPTE TWITTER D’EXO ET AGENCE QMI, ZACHARIE GOUDREAULT Photo prise lors du lancement du nouveau nom et de la nouvelle image de marque exo, le 23 mai dernier. En mortaise, la première voiture aux couleurs d’exo.

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