Hells en baisse, gangs en hausse
La population carcérale liée au crime organisé diminue surtout chez les motards criminalisés
Le nombre de détenus reliés aux Hells Angels a chuté de façon drastique dans les prisons du Québec, tandis que les membres de gangs de rue y sont présents plus que jamais.
C’est ce que révèle le plus récent Portrait annuel de la population carcérale liée à une organisation criminelle, une étude réalisée plus tôt cette année par le ministère de la Sécurité publique.
On comptait une moyenne quotidienne d’à peine 85 prisonniers liés aux motards criminalisés en prison, en 2017.
Il s’agit d’une diminution de presque 100 % par rapport à 2011, alors qu’une moyenne de 162 détenus associés aux Hells se retrouvaient incarcérés chaque jour, principalement en raison de l’opération SharQc qui avait décimé le club de motards.
La quasi-totalité des Hells épinglés à cette époque a retrouvé sa liberté depuis deux ans. Il faut dire que 50 des 156 motards visés par l’opération SharQc ont fini par être libérés de toute accusation dans ce que plusieurs ont qualifié de fiasco judiciaire.
RECORD DE ROUGES ET DE BLEUS
À l’opposé, les services correctionnels ont dû composer avec un nombre quotidien record de 230 détenus associés aux gangs de rue en 2017. La population carcérale liée à ces gangs a plus que doublé par rapport à 2005, où l’on ne comptait que 92 prisonniers identifiés aux Bleus et aux Rouges sur une base quotidienne.
À l’époque, le phénomène des gangs était essentiellement montréalais, mais il s’est depuis étendu à plusieurs régions.
Rappelons que les détenus des prisons provinciales y purgent une peine d’incarcération inférieure à deux ans ou y sont gardés provisoirement en attendant d’être jugés.