Trump crée de la tension avant le sommet de l’OTAN
Le président continue de critiquer ses alliés, mais ménage Vladimir Poutine
BRUXELLES | (AFP) Donald Trump est arrivé hier soir à Bruxelles pour un sommet de l’OTAN sous haute tension, les Européens s’interrogeant sur les intentions du président américain qui multiplie les déclarations tonitruantes.
L’avion présidentiel Air Force One s’est posé peu après 21 h sur l’aéroport militaire de Melsbroek en provenance de Washington. M. Trump est accompagné de sa femme Melania pour sa tournée européenne d’une semaine.
M. Trump rencontrera lundi son homologue russe Vladimir Poutine à Helsinki, pour un premier sommet bilatéral historique.
Au moment de quitter la Maison-Blanche, il avait, comme il a en pris l’habitude depuis plusieurs semaines, tancé ses alliés et ménagé l’homme fort du Kremlin.
« Il y a l’OTAN, le Royaume-Uni (…) et il y a Poutine », avait énuméré le président américain, des jardins de la Maison-Blanche. « Franchement, Poutine pourrait être le plus facile de tous. Qui l’aurait pensé… », avait-il ajouté.
DÉPENSES MILITAIRES
Peu avant son arrivée, le locataire de la Maison-Blanche avait une nouvelle fois déploré, d’un tweet, que de nombreux pays de l’alliance « ne tiennent pas leurs engagements » en matière de dépenses militaires.
Le président américain n’a de cesse de réclamer aux Européens d’accroître leurs dépenses militaires afin de respecter leur engagement de les porter à 2 % de leur PIB en 2024.
« De nombreux pays de l’OTAN, que nous sommes censés défendre, non seulement ne tiennent pas leur engagement de 2 % (ce qui est bas), mais depuis des années sont défaillants dans leurs paiements qu’ils ne versent pas. Vont-ils rembourser les ÉtatsUnis ? » a tweeté le tempétueux président américain.
Les dépenses militaires des États-Unis ont représenté en 2018 près de 70 % des dépenses militaires totales de l’ensemble des 29 pays de l’OTAN.
MESSAGES VINDICATIFS
Depuis lundi, M. Trump prépare le terrain en enchaînant les messages vindicatifs.
« Les pays de l’OTAN doivent payer PLUS, les États-Unis doivent payer MOINS. Très injuste ! », a-t-il lancé hier avant son départ pour l’Europe. « Ce n’est pas juste pour le contribuable américain ».
De nouveaux chiffres publiés hier semblent confirmer l’argumentation du président américain, sept pays seulement - le Royaume-Uni, la Grèce, la Lettonie, l’Estonie, la Pologne, la Lituanie et la Roumanie - devant atteindre en 2018 l’objectif de 2 % du PIB en dehors des États-Unis.