Le Journal de Montreal

Devrais-je avertir les autorités ?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’habite un immeuble de la rive nord de Montréal depuis un an. J’ai des voisins sympathiqu­es avec qui j’ai un bon contact, sauf en ce qui concerne un couple qui habite au bout de mon étage. Ils ont environ 70 ans, sont ensemble depuis une dizaine d’années, et ne saluent jamais personne.

Lui a continuell­ement l’air enragé. Sa conjointe marche toujours le regard baissé comme si elle scrutait en permanence le bout de ses chaussures. Personne ne vient jamais les visiter et eux sortent rarement, si ce n’est que pour aller faire leurs emplettes à ce qu’il me semble. Par deux fois au cours des six derniers mois alors que je les croisais dans le couloir et dans l’entrée et que la femme portait des verres fumés, j’ai remarqué qu’elle semblait avoir des taches bleues et jaunes dans la figure. Comme si on l’avait frappée en pleine face.

J’ai tout de suite pensé que cet homme usait de violence, et depuis, cette perspectiv­e me hante. Et si c’était une femme battue ? J’ai demandé à leurs voisins immédiats s’ils entendaien­t parfois des bruits ou des cris provenant de cet appartemen­t. Ils m’ont dit que le monsieur parlait souvent fort et brusquemen­t à la dame. Que parfois ils avaient aussi l’impression, sans en être certains, que quelqu’un gémissait doucement.

Que fait-on dans un cas semblable ? Je m’en voudrais tellement d’apprendre un jour que j’avais vu juste, mais que je n’avais pas eu le courage de réagir avant qu’un drame n’éclate. Mais que faire, alors que je ne suis certaine de rien ? Dévoiler mes soupçons à la police ? Monter mes voisins pour qu’ils m’appuient dans une démarche de dénonciati­on ? Existe-t-il un organisme quelconque pour porter plainte dans ce genre de circonstan­ces ?

Anonyme

Rien dans ce que vous décrivez ne justifie que vous appeliez le service de police, car je ne crois pas qu’ils se déplacerai­ent avec si peu de preuves. Ce que je vous conseille de faire, vu les nombreuses zones d’ombre du cas que vous me soumettez, c’est d’appeler la ligne Aide Abus Aînés au (1 888 489-2287). Même si vous n’avez pas de preuves de ce que vous avancez, on vous écoutera. Soyez également certaine que votre appel restera anonyme. Cet organisme n’a pas pour mandat d’enquêter sur les cas présentés, mais elle pourra vous orienter sur d’autres ressources d’aide qui pourront prendre le relais et vous aider dans une démarche subséquent­e. Même si ça semble à première vue difficile à réaliser, tenter d’entrer en contact verbal avec cette femme serait un premier pas pour éventuelle­ment obtenir des confidence­s.

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