Le Journal de Montreal

Plus abordable que jamais

- ARNAUD KOENIG-SOUTIÈRE

QUÉBEC | La cocaïne n’a jamais été aussi accessible qu’aujourd’hui, notamment en raison de la stabilité de son coût dans la rue.

Le salaire minimum au Québec a triplé depuis les années 1980. Mais le quart de gramme de cocaïne, lui, se vend toujours le même prix, soit 20 $.

« Je suis dans la police depuis 25 ans et le prix n’a jamais changé », soutient le patron de la division du crime organisé au Service de police de la Ville de Montréal, Nicodemo Milano.

DU JAMAIS VU

C’est notamment cette accessibil­ité qui rend la cocaïne populaire auprès de consommate­urs de tous les âges et classes sociales.

Après une chute constante depuis le milieu des années 2000, la production et la consommati­on de cocaïne connaissen­t un important regain. À compter de 2013, la production mondiale a bondi de 56 % en trois ans, selon le dernier rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Elle a atteint 1410 tonnes en 2016. Il s’agirait des « plus hauts niveaux de production jamais enregistré­s ». Les champs qui servent à la culture sont comparable­s à environ 288 000 terrains de soccer.

Et si cette drogue était habituelle­ment associée aux milieux glamour, elle a aujourd’hui des adeptes de tout horizon. « Il y a en a dans toutes les couches de la société. Des pauvres, des riches ; de toutes les profession­s », nous apprend l’enquêteur Pierrot Chapados du SPVQ.

« J’avais ma clientèle plus haut de gamme. Des dentistes, des orthodonti­stes, des avocats… », affirme Marc-André*, qui a vendu de la cocaïne durant près de quatre ans. Un autre revendeur pointe du côté des militaires, à qui il livre parfois dans les appartemen­ts aux abords de la base de Valcartier.

*Nom fictif

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