Le Journal de Montreal

Le bilan des décès de la canicule risque de s’alourdir

- Météo LAURENCE HOUDE-ROY

La canicule qui a touché le Québec la semaine dernière risque d’avoir causé plus de décès que les 70 déjà annoncés.

Pierre Gosselin, médecin à l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) et directeur du programme santé chez Ouranos, souligne que certaines régions du Québec n’ont pas encore compilé tous les décès.

Mais une analyse statistiqu­e qui sera réalisée à l’automne par l’INSPQ pourrait également faire grimper le chiffre.

L’Institut compilera tous les décès survenus durant la canicule et les comparera avec les données des cinq dernières années à pareille date.

30 % DE PLUS

En 2010, l’expérience avait permis de constater 30 % d’excès dans le taux de mortalité, par rapport aux années précédente­s, et 125 % d’excès en 1994. Un excès qui est attribué en grande partie à la canicule.

L’expérience pourrait bien faire grimper cette année le nombre de décès liés à la canicule à plus de 70 morts, soutient le Dr Gosselin.

« On peut s’attendre à une certaine augmentati­on, indique Pierre Gosselin. On ne peut pas examiner tous les décès un par un. C’est une méthode moins précise que celle du coroner, mais elle nous permet d’estimer le nombre de décès qui sont probableme­nt liés à la chaleur. »

La région de Montréal se prépare également à vivre une autre période caniculair­e cette fin de semaine. La températur­e ressentie pourrait atteindre 35 °C et même 40 °C à partir de demain.

Pierre Gosselin s’attend toutefois à un taux moins élevé qu’en 2010.

PRÉVENTION

Selon le médecin, la prévention faite chaque année aide à diminuer le nombre de décès en temps de canicule.

« Il y a des plans d’action en santé publique, de la sensibilis­ation pour l’hydratatio­n et les gens se climatisen­t de plus en plus », souligne le Dr Gosselin.

Le chroniqueu­r météo au Journal, Gilles Brien, souligne toutefois qu’une preuve que la canicule fut importante est que des décès associés à la chaleur ont été comptabili­sés à l’extérieur de Montréal et même à Québec.

« Il fait plus froid à Québec. La ville n’est normalemen­t pas touchée par des vagues de canicule. Pourtant, il y a eu trois jours de chaleur la semaine passée où la températur­e a atteint 33 °C », souligne M. Brien.

Il estime aussi que le taux de mortalité pourrait grimper lorsque toutes les données seront connues.

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PIERRE GOSSELIN Médecin

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