Le Journal de Montreal

Une installati­on unique pour observer des bisons

Ce précipice aménagé à Rawdon serait le seul en Amérique du Nord

- GENEVIÈVE QUESSY

Regarder brouter les bisons à l’état sauvage dans une plaine du haut d’une falaise, voilà qui semble impossible aujourd’hui. Pourtant, une ferme de Lanaudière a inauguré un précipice à bisons, une installati­on unique en Amérique du Nord, selon ses propriétai­res.

Les propriétai­res de la Terre des bisons, située à Rawdon, ont voulu rendre hommage à l’animal mythique, pratiqueme­nt éradiqué dans les années 1800, et offrir cette vision désormais disparue à leurs visiteurs.

L’impression­nant belvédère, qui évoque les précipices à bisons utilisés par les autochtone­s des plaines de l’ouest de l’Amérique du Nord dans leur chasse traditionn­elle, permet une vue plongeante sur le troupeau d’une centaine d’animaux. Une installati­on de cette sorte serait la seule en Amérique du Nord, selon eux.

« Les autochtone­s de l’Ouest créaient des goulots d’étrangleme­nt pour entraîner les bisons jusqu’en haut des falaises, et ils les poussaient en bas, où d’autres chasseurs les achevaient », raconte l’un des propriétai­res, Alain Demontigny.

Raconter la chasse traditionn­elle et l’importance de l’animal au sein de la culture autochtone était important pour la famille d’éleveurs qui a même créé un musée sur sa ferme pour lui rendre hommage.

« Les tribus nomades se déplaçaien­t en suivant les troupeaux de bisons et leur culture en était fortement imprégnée », dit Josée Toupin, copropriét­aire.

LA FAUTE AUX COLONS

Si le bison d’Amérique du Nord a failli disparaîtr­e dans les années 1800, ce n’est pas à cause des autochtone­s, tient à préciser Alain Demontigny.

« Ce sont les colons qui ont décimé les troupeaux, car les autochtone­s pratiquaie­nt cette chasse depuis au moins 8000 ans avant l’arrivée des Européens, en ne tuant que ce dont ils avaient besoin pour manger. »

Admirer le troupeau d’une centaine de bisons, du haut du promontoir­e escarpé, permet de s’imaginer ces paysages grandioses d’un temps révolu. Bien que le bison, qui peut vivre jusqu’à 40 ans en captivité, fasse l’objet d’élevage, l’espèce est toujours considérée comme étant menacée d’extinction et on ne la trouve plus à l’état sauvage.

En décembre dernier, 16 bisons ont toutefois été réintrodui­ts dans le parc de Banff, en Alberta, dans le cadre d’un projet pilote.

DES WAPITIS AUSSI

En plus d’admirer les bisons et de pouvoir s’approvisio­nner en steak à la boutique, les visiteurs de la Terre des bisons peuvent visiter le Centre d’interpréta­tion des grands gibiers, où plusieurs artefacts portant sur la chasse aux bisons sont exposés.

On y voit des silex datant de milliers d’années, des manteaux de la GRC en bison et plusieurs animaux empaillés grandeur nature.

Un circuit pédestre de 1,2 km, aménagé dans un boisé ponctué de panneaux d’interpréta­tion, permet de découvrir l’histoire de ce grand bovidé.

La Terre des bisons abrite également un troupeau de 20 wapitis, un animal également menacé, et dont l’histoire est similaire à celle des bisons.

 ?? PHOTOS COLLABORAT­ION SPÉCIALE, GENEVIÈVE QUESSY ??
PHOTOS COLLABORAT­ION SPÉCIALE, GENEVIÈVE QUESSY
 ??  ?? Josée Toupin et Alain Demontigny, propriétai­res de la Terre des bisons, et leur fils Jean-Philippe Demontigny et sa copine Geneviève Leclerc sont les architecte­s d’une plaine où broutent une centaine de bisons.
Josée Toupin et Alain Demontigny, propriétai­res de la Terre des bisons, et leur fils Jean-Philippe Demontigny et sa copine Geneviève Leclerc sont les architecte­s d’une plaine où broutent une centaine de bisons.

Newspapers in French

Newspapers from Canada