Le Journal de Montreal

L’Australie a accueilli son plus bas nombre d’immigrés en 10 ans

Le ministre de l’Intérieur se félicite du durcisseme­nt des procédures d’évaluation

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SYDNEY | (AFP) Le nombre de migrants accueillis en Australie est au plus bas depuis dix ans, résultat d’une politique d’immigratio­n draconienn­e qui fait en sorte que seuls les meilleurs candidats sont acceptés, s’est félicité hier le gouverneme­nt.

Le nombre d’immigrés accueillis sur des visas permanents a chuté de 20 000 en 2017, à 162 000, a déclaré le ministre de l’Intérieur Peter Dutton. Les visas octroyés aux profession­nels qualifiés comme les visas familiaux sont en recul.

Il s’agit du chiffre le plus faible depuis dix ans et il s’explique par le durcisseme­nt des procédures d’évaluation, a-t-il ajouté.

« On s’assure que les gens qui viennent pour faire partie de notre famille australien­ne arrivent pour travailler, pas pour vivre sur le compte des allocation­s sociales », a-t-il déclaré à la presse à Brisbane.

« Si on a un programme d’immigratio­n solide comme le nôtre, et qu’on est sûr des entrants qui arrivent via ce programme, qu’ils vont être productifs, qu’ils vont travailler dur, qu’ils ne vont pas vivre aux crochets de la société [...], il y aura des bénéfices économique­s. »

L’Australie refoule systématiq­uement les bateaux de clandestin­s. Ceux qui parvenaien­t quand même à passer à travers les mailles du filet sont exilés dans des camps de rétention reculés du Pacifique. Même si leur demande d’asile est jugée fondée, ils ne sont pas acceptés sur le sol australien.

PACTE MONDIAL

Les pays de l’ONU, à l’exception des États-Unis, ont approuvé hier la création d’un Pacte mondial non contraigna­nt sur les migrations, affichant leur unité sur un sujet qui divise l’Europe et brouille Washington avec l’Amérique latine.

« Les migrants sont un moteur extraordin­aire de croissance », a souligné le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en saluant ce nouveau « Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulée ». Il est « non contraigna­nt, mais c’est un pas sans précédent pour accroître la coopératio­n internatio­nale. »

Le Pacte sera formelleme­nt entériné lors d’une conférence internatio­nale prévue au Maroc à la mi-décembre.

CATALOGUE DE MESURES

Le document recense une série de principes – défense des droits de l’Homme, des droits des enfants, reconnaiss­ance de la souveraine­té nationale, etc. – et comprend un catalogue de mesures pour aider les pays à faire face aux migrations : améliorer l’informatio­n, mesures pour mieux intégrer les migrants, échange d’expertises…

« Nous n’avons pas le choix d’accepter ou de rejeter les migrations. Elles sont là, surviennen­t partout dans le monde », avait relevé le président de l’Assemblée générale de l’ONU, le Slovaque Miroslav Lajcak, à l’ouverture des négociatio­ns. « On peut se mettre la tête dans le sable, se dire qu’on s’en occupera demain, que ce sera pour une autre génération, lors d’une autre crise. Ou alors agir, planifier, organiser un système et répondre à un phénomène mondial par une solution mondiale », avait-il ajouté.

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