Le Journal de Montreal

Une erreur dans le dossier de crédit qui coûte cher

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

Une erreur dans un dossier de crédit peut causer bien des désagrémen­ts, notamment vous priver d’un prêt qui autrement vous aurait été accordé.

C’est ce qui est arrivé à Robert, qui, en 2010, s’est associé à un ami afin de lancer une entreprise. Pour obtenir les fonds nécessaire­s au démarrage, Robert a obtenu un prêt et une marge de crédit auprès de son institutio­n financière, mais a dû les cautionner personnell­ement.

PROPOSITIO­N DE CONSOMMATE­UR

Malheureus­ement, les affaires ne vont pas aussi bien que les deux associés l’auraient souhaité, et trois ans après ses débuts, l’entreprise ferme ses portes. Robert se retrouve seul responsabl­e des dettes qu’il a cautionnée­s, soit un montant de 117 000 $. Bien qu’il gagne 4000 $ net par mois, il ne peut assumer le remboursem­ent d’une telle somme.

Après avoir consulté Jean Fortin, syndic autorisé en insolvabil­ité, il opte pour une propositio­n de consommate­ur qui lui permettra de se tirer d’affaire. Une entente a été prise avec les créanciers selon laquelle il devra payer 36 000 $ sur 60 mois, mais il réussit à rembourser le tout en 36 mois seulement.

UN POINTAGE ERRONÉ

Le problème semblait donc réglé lorsque, un an et demi après la fin de la propositio­n, Robert essaye d’obtenir un prêt. Or, celui-ci lui est refusé. Il contacte à nouveau le syndic pour tenter de comprendre la situation.

« Après avoir consulté son dossier de crédit, nous avons constaté que son pointage était de 613 sur 900 – 900 étant la meilleure note – alors que la plupart des prêteurs exigent au moins un score de 660 pour délier les cordons de la bourse », mentionne Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabil­ité, président de Jean Fortin et Associés.

En parcourant la liste des créanciers, Robert constate toutefois que des erreurs se sont glissées dans son dossier de crédit. En effet, deux dettes qui faisaient partie de la propositio­n de consommate­ur n’ont pas été effacées par l’agence de crédit, alors qu’elles auraient dû l’être (une carte de crédit et la remise d’une voiture financée au créancier).

LE POINTAGE GRIMPE !

Une fois ces erreurs corrigées, le pointage de Robert est passé à 757, ce qui est considéré comme très bon, et lui a permis d’obtenir finalement un prêt de son institutio­n financière. « Les agences traitent des millions de données chaque année, il n’est donc pas surprenant que ce genre de situation puisse survenir.

« Je recommande de vérifier son dossier de crédit après une propositio­n ou une faillite, mais aussi tous les deux ans par la suite, et avant chaque demande de crédit importante », conseille Pierre Fortin. On évite ainsi les mauvaises surprises et on se donne aussi le temps nécessaire pour faire corriger les erreurs éventuelle­s.

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