Le Journal de Montreal

Il a frôlé la mort mais...

Ghislain Marcoux a hâte de retourner derrière le volant de son bolide

- ALEX DROUIN

VALLEYFIEL­D | Pendant que les hydroplane­s filaient à vive allure lors de la première journée des qualificat­ions, hier, aux Régates de Valleyfiel­d, Ghislain Marcoux regardait tristement la baie du lac Saint-François. Il était triste, car il aurait tant voulu être avec les autres pilotes même s’il a frôlé la mort lors de la dernière compétitio­n.

Le pilote natif de Valleyfiel­d a bien failli y rester, le 23 juin dernier à Saint-Félicien, alors que son embarcatio­n a fait plusieurs tonneaux après être passée à travers la queue d’eau du pilote Mike Monahan.

Au moment de l’impact, le bolide de Marcoux planait à une vitesse de 230 km/h. Lors de l’accident, sa bouteille à oxygène – qui se trouvait dans son cockpit – a été fracassée.

L’homme de 46 ans a également perdu connaissan­ce pendant une dizaine de minutes et a repris ses esprits quelques secondes avant d’être transporté en ambulance.

Lorsqu’il est revenu à lui, la première question qu’il a posée concernait la course. Il voulait savoir s’il l’avait gagnée.

CHANCEUX D’ÊTRE EN VIE

L’impact a été si violent qu’il a subi un traumatism­e crânien en plus de plusieurs ecchymoses aux épaules et au dos.

« Je suis chanceux d’être encore en vie pour en parler, a dit le père de deux enfants. Heureuseme­nt, j’avais la tête hors de l’eau dans mon cockpit lorsque mon hydroplane s’est immobilisé et que j’étais inconscien­t. »

Le pilote de la catégorie Grand Prix a également souligné qu’il aurait pu être percuté par une autre embarcatio­n pendant que son bolide était à la dérive.

L’homme qui gagne sa vie comme propriétai­re de véhicules récréatifs a encore des pertes d’équilibre et n’est toujours pas capable de faire des journées complètes à son travail. Il doit se limiter à des demi-journées. Lorsque Le Journal de Mon

tréal lui a demandé s’il voulait être de l’événement de la fin de semaine, le pilote a répondu « oui » sans hésitation.

Il doit toutefois attendre l’approbatio­n des médecins avant de revenir à la compétitio­n. Selon lui, cette approbatio­n se fera seulement à la saison prochaine.

NE PAS PENSER À SA FAMILLE

Pilote depuis 2009, Marcoux sait qu’il court un certain risque lorsqu’il se retrouve derrière son volant.

« La journée où tu commences à penser à ta famille lorsque tu pilotes, tu n’es plus compétitif », a expliqué le père, qui adore ses enfants.

Mais pendant les quelques minutes que durent les courses, il a besoin de faire le vide de tout ce qui l’entoure.

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PHOTO ALEX DROUIN, COLLABORAT­ION SPÉCIALE Ghislain Marcoux sait qu’il est chanceux d’être encore en vie après l’accident du 23 juin. Son embarcatio­n a été fracassée en deux.

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