Le Journal de Montreal

MOTIVATION EXTRÊME

Les joueurs de la France et de la Croatie connaissen­t l’ampleur de l’enjeu à l’approche de la finale

-

MOSCOU | (AFP) Les Bleus veulent une deuxième étoile sur leur maillot, les Croates rêvent d’une première. Dans la tête des joueurs, une seule image, celle d’une Coupe du monde à soulever à l’issue de la finale France-Croatie, demain à Moscou.

Pour les Français, il y a une revanche à prendre sur eux-mêmes après la défaite en finale de l’Euro, à domicile, face au Portugal, il y a deux ans.

« Les larmes ont séché, mais c’est encore dans un petit coin de la tête, et tant mieux, ça doit servir pour dimanche, même si je n’aime pas ressasser le passé. Ça sert de leçon, on sait ce que c’est qu’une finale. On va l’aborder différemme­nt et espérer faire un grand match pour gagner », a avancé le milieu de terrain Blaise Matuidi en conférence de presse.

« C’est le match d’une vie, d’une future vie, de tout », a clamé de son côté Kylian Mbappé sur les supports de la Fédération (FFF), dans la nuit de jeudi à vendredi, des étoiles dans les yeux en rêvant d’en décrocher une, la deuxième du Coq, à 19 ans seulement.

« Oui, ça peut la changer, mais on ne pense pas trop à dimanche soir ou lundi. On veut préparer le match », a également confié Antoine Griezmann, de bonne humeur devant la presse, avant d’entonner une ode patriotiqu­e.

« Il faut être fier d’être Français ! On le dit très peu, on est bien en France, on mange bien, on a un beau pays, on a une belle équipe de France, on a de beaux Français, de beaux journalist­es (rires)! J’ai envie que les jeunes disent “Vive la France et vive la République !” »

LES CROATES EN MISSION

Et déjà, la France du soccer espère se réveiller lundi dans l’allégresse, 20 ans après le titre de la « génération Zidane » au Mondial-1998.

Mais en face, l’équipe à damier est en mission. Il y a 20 ans, Lilian Thuram avait éliminé d’un doublé la Croatie (2 à 1) en demi-finale, sur la voie du sacre mondial pour les Bleus.

Le Mondial russe a réveillé la ferveur de tout un pays. La présidente croate Kolinda Grabar Kitarovic a d’ailleurs confié qu’elle ne sait pas « comment elle tiendra jusqu’à dimanche ». Les Croates sont durs au mal. « On a pris un chemin difficile, on est sûrement la seule équipe à avoir joué huit matchs (en comptant les trois périodes de prolongati­on de 30 minutes) d’une Coupe du monde pour atteindre la finale », a lancé Zlatko Dalic, sélectionn­eur des Vatreni (les flamboyant­s).

« Les joueurs ont dépensé énormément d’énergie, mais on dirait que plus les circonstan­ces sont difficiles et mieux on joue, a assuré le Dalic. Il ne peut pas y avoir d’excuses, c’est une opportunit­é unique dans une vie, je suis sûr que nous allons trouver la force et la motivation.

On s’est invités dans les pages des livres d’histoire en étant la plus petite nation à se qualifier pour une finale de Coupe du monde, avec l’Uruguay (1930, 1950), et si vous regardez les infrastruc­tures de notre pays, nous sommes un miracle », a-t-il insisté encore.

DU RESPECT POUR DESCHAMPS

Son duel à distance avec le sélectionn­eur français Didier Deschamps, capitaine des Bleus en 1998, promet.

« C’est un grand privilège pour moi d’être opposé à quelqu’un qui a eu une telle carrière, à la fois comme joueur et comme entraîneur, a commenté Dalic. Il a déjà gagné une Coupe du monde, alors que moi je n’ai rien dans mon armoire à trophées. Peut-être que du coup, j’aurai une motivation plus grande... Je plaisante. »

Si Deschamps remporte à nouveau la Coupe du monde, en tant qu’entraîneur il deviendra le troisième homme à réussir ce genre de doublé (joueur-sélectionn­eur) après le Brésilien Mario Zagallo et l’Allemand Franz Beckenbaue­r.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada