Le Journal de Montreal

Une Coupe du monde only in English à Montréal ?

Les contrainte­s imposées par la FIFA sont aussi grandes que celles pour la tenue d’Olympiques

- CHRISTOPHE­R NARDI

OTTAWA | Affichage unilingue anglais, nom des stades changés et exemption de taxes municipale­s ; voilà ce que pourrait imposer l’organisate­ur de la Coupe du monde de soccer à Montréal si la ville reçoit des matchs en 2026.

Le Journal a mis la main sur la copie du Host City Agreement (entente avec la ville hôte) signée par l’administra­tion de Valérie Plante au début de l’année et transmise à la Fédération internatio­nale de football associatio­n (FIFA).

Dans le document de plus de 100 pages, l’organisati­on dicte à la ville ce à quoi elle s’attend si la métropole veut accueillir ne seraitce qu’un match de la Coupe du monde dans huit ans (voir encadré).

« La Coupe du monde est un très bel événement […] Mais lorsqu’on remarque qu’il y a des clauses assez contraigna­ntes qui peuvent limiter l’essor, c’est inquiétant, avertit le chef de l’opposition à Montréal, Lionel Perez. Il ne faut pas donner un chèque en blanc à la FIFA. »

EN ANGLAIS SEULEMENT ?

Il se peut par exemple que le matériel promotionn­el pour l’événement et l’affichage autour du Stade soit uniquement en anglais.

« En principe, les références à la ville hôte seront en anglais », indique l’entente. Mais la ville peut faire une demande pour ajouter le français. La FIFA se réserve le droit d’étudier la demande « avec aucune obligation d’utiliser la langue locale ».

« La Ville de Montréal, en collaborat­ion avec ses partenaire­s, a sensibilis­é le comité UNIS 2026 (Canada, États-Unis, Mexique) à la question de l’usage du français pour le marché montréalai­s et québécois […] Nous sommes confiants que des représenta­tions seront faites dans ce sens auprès de la FIFA en prévision du tournoi de 2026 », indique une porte-parole de la ville, Gabrielle Fontaine-Giroux.

Les nombreuses imposition­s de la FIFA dans l’entente n’inquiètent toutefois pas l’experte en politique municipale Danielle Pilette.

COMME LES OLYMPIQUES

« Ce genre d’entente apporte des contrainte­s qui ressemblen­t un peu à celles qu’impose le Comité olympique internatio­nal lors de la tenue des Jeux olympiques dans une ville. Sauf que pour les Olympiques, les langues officielle­s sont plus diversifié­es », explique la professeur­e à l’UQAM.

« Les contrainte­s semblent en grande partie gérables sans trop de dommages. Et les bénéfices en notoriété internatio­nale de Montréal et en gain de confiance internatio­nale peuvent être grands », continue-t-elle.

Même son de cloche à la ville, où on vante l’importance sur la scène internatio­nale d’une ville qui participe à la Coupe du monde.

« Accueillir la Coupe du monde de la FIFA 2026 représente­rait 30 jours de festivités qui intensifie­raient la saison touristiqu­e à Montréal en attirant des gens de partout. La couverture médiatique de l’événement contribuer­ait à placer Montréal au coeur de l’actualité sportive mondiale pour la période concernée. »

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PHOTO AGENCE QMI, DOMINICK GRAVEL Le nom du Stade olympique de Montréal (photo) pourrait devoir être changé le temps que se tienne la Coupe du monde de soccer.

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