Le Journal de Montreal

Un missionnai­re happé à mort en se rendant à la messe

Le conducteur du camion ne l’aurait pas vu en tournant à une intersecti­on

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Le sexagénair­e happé mortelleme­nt par un poids lourd mardi matin à Montréal était un missionnai­re qui se rendait à la messe lorsqu’il a été heurté.

« Il adorait faire des marches le long de la rivière et rencontrer les gens. Il avait même salué un collègue quelques minutes avant », dit Pierre-Claude Catalano, délégué du supérieur général de la Société de Saint-Paul à Montréal.

Mardi, Bruno Barbiero, un religieux d’origine italienne âgé de 65 ans, a été écrasé par un camion-benne alors qu’il traversait le boulevard Gouin au coin de l’avenue de London.

Le missionnai­re a consacré plus de 50 ans à sa congrégati­on dont l’objectif est l’évangélisa­tion par les médias de masse et a parcouru le monde au nom de la foi.

Il se rendait à la célébratio­n eucharisti­que de l’hôpital Marie-Clarac, à 500 mètres de là lorsque le poids lourd lui a roulé dessus en tournant à droite.

« J’ai vu le camion passer et on voyait le corps en dessous. Je pensais que c’était un mannequin. Ça m’a pris du temps à réaliser que ce n’était pas un film », raconte Claude Corriveau, un résident de l’avenue de London.

PAS D’ARRÊT

Le chauffeur s’est arrêté une trentaine de mètres plus loin sous les signes des passants horrifiés. Le camionneur de 47 ans n’aurait pas aperçu le piéton en effectuant sa manoeuvre.

M. Corriveau et ses voisins s’inquiètent pour la sécurité des passants en raison de l’absence d’arrêt obligatoir­e au coin de leur rue. Lorsque Le Journal l’a rencontré le lendemain du drame, il faisait part de ses doléances à deux policiers à vélo présents dans le secteur.

À la librairie Médiaspaul où travaillai­t la victime, plusieurs s’interrogea­ient aussi sur la présence du camion sur une rue résidentie­lle à sens unique et du manque de visibilité dans les poids lourds.

Le frère Bruno Barbiero était responsabl­e de l’entrepôt de l’entreprise d’édition de la congrégati­on du boulevard Henri-Bourassa, à Montréal-Nord, qui abrite également ses logements.

Il devait prendre un mois de vacances auprès des siens en Italie quand il a perdu la vie.

« C’était notre plus jeune membre. Ça crée tout un vide. Cela va nous demander plus de force et de courage », confie M. Catalano. Le spécialist­e de la typographi­e a marqué ses collègues par sa vaste expérience qui l’a mené en République démocratiq­ue du Congo, en Colombie, en France et au Brésil avant de s’établir au Québec en 2007.

M. Catalano ajoute que son parcours à l’internatio­nal, amorcé en 1975, a permis de moderniser des équipement­s, fonder de nouvelles librairies et donner un nouvel élan aux publicatio­ns de la Société de Saint-Paul.

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PHOTO D’ARCHIVES Le corps de Bruno Barbiero a été traîné sur une trentaine de mètres mardi matin avant que le chauffeur du poids lourd ne réalise qu’il avait heurté un piéton. Le religieux prenait sa marche quotidienn­e le long de la rivière des Prairies.
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BRUNO BARBIERO Piéton happé

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