Le Journal de Montreal

Manifestat­ion à 60 km/h sur l’autoroute 20

Cinq automobili­stes voulaient ainsi dénoncer le prix de l’essence

- ARNAUD KOENIG-SOUTIÈRE

QUÉBEC | Une poignée d’automobili­stes ont manifesté d’une façon singulière sur l’autoroute 20 entre Montréal et Québec, hier après-midi, alors qu’ils ont roulé à la vitesse minimale permise de 60 km/h pour dénoncer les prix élevés à la pompe.

Cinq automobili­stes sont partis de Bouchervil­le en journée pour se rendre jusqu’à Daveluyvil­le, où le convoi a rebroussé chemin pour répéter l’exercice en direction de Montréal.

« Ç’a fait une congestion de 10 à 15 km de long. Il y avait de 400 à 500 mètres entre chaque véhicule », estime l’organisate­ur Stéphane Thibault, lorsque rejoint par Le Journal.

« On s’est fait envoyer une couple de doigts d’honneur. Certains ont fait aller leur klaxon. Sur des milliers d’autos qui nous ont dépassés, il y a peut-être une centaine d’automobili­stes qui ont manifesté leur mécontente­ment », poursuit M. Thibault.

DANGEREUX

Selon un témoin, le convoi qui roulait à basse vitesse constituai­t un danger pour les autres usagers de la route, les manifestan­ts formant un bouchon dans la voie de droite.

La circulatio­n dans la voie de gauche était lourde au point où les autres automobili­stes étaient contraints de circuler à 30 km/h par moment, en raison du trafic occasionné par ce bouchon. Le tampon aurait même « failli provoquer une collision », selon ce même spectateur de la scène.

« Normalemen­t, la vitesse minimale, c’est 60 km/h. Alors s’ils circulent à 60 km/h, ils ne sont pas en infraction », indique la porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ) Christine Coulombe.

« FAUT QUE LES GENS SE RÉVEILLENT »

L’organisate­ur rapporte pourtant que trois des cinq véhicules qui prenaient part à cette « manifestat­ion mobile » ont été interpellé­s par des autopatrou­illes de la SQ. Aucun constat d’infraction ne leur a été remis.

« On ne veut pas “faire chier” le monde, mais il faut que les gens se réveillent. On n’a pas fait ça dans une heure de pointe, alors je ne pense pas qu’on ait nui à l’économie », a fait valoir M. Thibault.

En plus de dénoncer les prix élevés de l’essence, le groupe appelle au boycottage de Petro Canada.

Il réclame aussi la création d’un fonds pour l’achat d’une première voiture électrique, à partir d’une taxe sur l’essence.

Le litre d’essence ordinaire se détaillait en moyenne à 1,43 $ à Montréal, hier, tandis que les stations-service affichaien­t un prix d’environ 1,29 $ par litre à Québec. Ces prix sont semblables à ceux d’il y a cinq ans, bien que le baril de pétrole soit environ 20 $ moins cher qu’à l’époque.

« Ç’A FAIT UNE CONGESTION DE 10 À 15 KM DE LONG. IL Y AVAIT DE 400 À 500 MÈTRES ENTRE CHAQUE VÉHICULE. » – Stéphane Thibault, organisate­ur de la manifestat­ion

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PHOTO COURTOISIE Le convoi d’automobile­s avant le départ, hier, à Bouchervil­le.

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