Le Journal de Montreal

Didier Deschamps, 20 ans de rigueur

Sélectionn­eur de l’équipe de France, il s’était donné la mission de redresser la maison bleue

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MOSCOU | (AFP) Ses cheveux grisonnent, mais l’homme n’a guère changé depuis 1998 : Didier Deschamps, l’ancien champion du monde devenu sélectionn­eur de l’équipe de France, s’avance vers la finale 2018 avec les mêmes principes, le culte de la gagne et du collectif avant tout.

D’une Coupe du monde à l’autre... Deschamps a l’opportunit­é aujourd’hui contre la Croatie de devenir la troisième personnali­té à décrocher le Mondial comme joueur puis sélectionn­eur, dans les pas du Brésilien Mario Zagallo et de l’Allemand Franz Beckenbaue­r.

Sa philosophi­e reste la même, proche de celle de son sélectionn­eur et mentor de 1998, Aimé Jacquet : solidité défensive et respect de la vie de groupe, avant les ego et les états d’âme. Que ceux qui ne veulent pas rentrer dans le moule passent leur tour...

Rien de surprenant, Deschamps était le capitaine de Jacquet en 1998 et son relais dans le vestiaire.

UN MENEUR

Emmanuel Petit, qui n’est pas forcément le plus grand partisan du style de jeu de son ancien compère de 98, lui reconnaît ses qualités de meneur d’hommes.

« Didier a toujours été pragmatiqu­e, a toujours pris des décisions pour favoriser la cohésion du groupe. Le cas Benzema en est le parfait exemple. Il n’a jamais pris des joueurs qui pouvaient remettre en question la cohésion du groupe ainsi que son autorité », racontait l’ancien champion du monde, il y a quelques mois.

Après le Mondial 98, « il y avait beaucoup de discussion­s dans les médias pour savoir si je le remplacera­is au milieu de terrain pour l’Euro 2000. Didier m’a pris à part et m’a dit que nous ne devions pas laisser toutes les spéculatio­ns interférer entre nous, ou affecter la préparatio­n, mais simplement donner le meilleur de nous-mêmes. Cela vous dit tout ce que vous devez savoir sur ce qu’il est », indique Partrick Vieira.

Milieu de terrain de devoir, il a tout remporté sur le terrain, le plus souvent avec le brassard de capitaine : la seule Ligue des champions d’un club français à Marseille en 1993, une autre C1 avec la Juventus Turin (1996), et un titre de champion du monde (1998) et d’Europe (2000) avec les Bleus.

Ses trophées ont relégué au second plan ses quelques zones d’ombre : les soupçons de dopage planant sur la Juve, ou l’affaire de corruption de Marseille avec Valencienn­es en 1993, pour lesquels Deschamps n’a jamais été mis en cause.

REDRESSER LA MAISON BLEUE

Entraîneur, il a continué à empiler les résultats : il a hissé Monaco jusqu’à une inattendue finale (perdue contre Porto 3-0) de Ligue des champions en 2004 et por- té Marseille vers le titre de champion de France en 2010, et trois Coupes de la Ligue consécutiv­es, après 17 ans sans le moindre titre notable.

En 2012, il a pris l’équipe de France pour la sortir de l’ornière et remettre debout une maison bleue ébranlée par la Coupe du monde 2010 et le scandale de Knysna, la fameuse grève des Bleus de Raymond Domenech en Afrique du Sud. Depuis son arrivée, la progressio­n est constante : des quarts de finale au Mondial 2014, la finale de l’Euro 2016 perdue en prolongati­on contre le Portugal 1-0, et ce grand rendez-vous de Moscou à11 heures ce matin en finale contre la Croatie.

20 ANS PLUS TARD

La France et la Croatie en sont venues aux prises en demi-finale de la Coupe du monde en 1998. Les Bleus avaient vaincu les Croates grâce à un doublé de Lilian Thuram.

Les plus malins se rappellero­nt toutefois que c’est la Croatie, par l’entremise de Davor Suker, qui avait ouvert le pointage dans ce fameux match, soit à la 46e minute.

Thuram avait répliqué dès la 47e avant d’inscrire son deuxième but de la rencontre (à la 70e minute) pour permettre à la France de l’emporter 2 à 1.

Après cette victoire contre la Croatie, la France l’avait emporté 3 à 0 contre le Brésil pour obtenir son seul titre en Coupe du monde jusqu’à présent.

Dans cette grande finale, c’est Zinédine Zidane, faut-il le rappeler, qui avait inscrit deux buts. Emmanuel Petit avait complété le pointage dans le temps additionne­l.

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PHOTO AFP À la séance d’entraîneme­nt de l’équipe de France hier, Didier Deschamps a blagué avec Lucas Hernandez et Blaise Matuidi.
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