Un avocat de Montréal est accusé de trafic de fentanyl
L’homme et quatre présumés complices ont été piégés par des agents doubles
Un avocat de Montréal est accusé d’avoir fait partie d’un réseau de trafiquants de fentanyl, dont deux clients ont frôlé la mort, et qui vient d’être démantelé par les policiers.
Le Journal a appris que Samir Ouati, un avocat de 39 ans spécialisé en droit de l’immigration, est provisoirement détenu depuis une semaine à la prison de Rivière-des-Prairies, à la suite de cette opération du SPVM qui a mené à cinq arrestations et à la saisie d’une véritable pharmacie du marché noir, à Verdun.
DU FENTANYL SUR LUI
Me Ouati était en possession illégale de deux timbres de fentanyl quand les enquêteurs de l’unité Crimes de violence Sud l’ont appréhendé, durant la nuit du 6 juillet.
Le fentanyl, cet opiacé synthétique 100 fois plus puissant que la morphine, a causé six décès à Montréal en 2017, parce que des trafiquants ont commencé à incorporer ce médicament dans des drogues dures, comme l’héroïne, pour décupler leurs profits.
Ouati a comparu pour répondre à quatre chefs d’accusation pour trafic et possession de fentanyl à des fins de trafic. Son enquête sur remise en liberté a été reportée à cette semaine.
Deux de ses voisins de palier dans l’immeuble où il habite sur la rue Wellington, à Verdun, Frédéric Cloutier, 39 ans, et Kim Lamarre, 38 ans, sont aussi du nombre des accusés.
SURDOSE DANS LEUR IMMEUBLE
Selon nos sources, la police a ouvert son enquête après un appel 911 provenant de ce même édifice et réclamant les services d’urgence pour secourir une personne, victime d’une surdose de drogue.
La victime a survécu, mais elle aurait refusé d’incriminer ses pushers.
Par la suite, la police a dû intervenir pour un deuxième cas de surdose non mortelle dans les environs et vraisemblablement relié au même réseau.
Les enquêteurs ont finalement été en mesure d’identifier des suspects et ont décidé d’infiltrer cette organisation au moyen d’agents doubles, nous a confirmé l’inspecteur Ian Lafrenière.
Samir Ouati aurait conclu trois transactions – soit un timbre de fentanyl chaque fois – avec un agent double, soit le 22 mai, le 4 juillet, ainsi que durant la nuit de son arrestation, selon le libellé des accusations portées contre lui.
Les perquisitions chez les suspects ont mené à la saisie de 22 timbres de fentanyl et de 167 pilules de fabrication artisanale contenant cet antidouleur.
« On a réussi à enlever de la rue plusieurs doses de cette substance dangereuse avec l’aide d’informations de citoyens », a tenu à souligner le commandant Lafrenière.
Ce coup de filet a aussi permis de confisquer 359 comprimés de dilaudid — un analgésique dérivé de la morphine souvent administré aux héroïnomanes — ainsi que du crystal meth, du speed, de la cocaïne, du GNB, du LSD, de la kétamine et 33 000 $ en argent liquide.