Négociations entre l’arbre et l’écorce
Dans le dossier forestier, deux visions s’affrontent entre les partisans de la conservation et ceux de l’exploitation forestière. En bout de piste, il revient au gouvernement de trancher, souligne Sylvie Lavoie de l’association des Amis de la forêt Ouareau.
Pour y parvenir, le ministère des Forêts soumet ses plans à la population, en consultation publique.
Ceux-ci sont parfois modifiés par la suite, explique le porte-parole du ministère, Sylvain Carrier.
TERRITOIRE EXCLU
Le couloir de la rivière Péribonka a ainsi été exclu des plans de coupes, en raison du tollé.
« Aucune récolte [n’est] prévue jusqu’en 2023 à l’heure actuelle », indique M. Carrier. La population sera à nouveau consultée en cas de changement.
Pour la Société pour la nature et les parcs (SNAP) et Nature Québec, le gouvernement devrait simplement imposer des moratoires temporaires sur les territoires visés par des projets d’aires protégées, afin d’assurer qu’ils ne soient détruits pendant l’étude du projet.
Le ministère des Forêts maintient que les discussions doivent tenir compte de tous les acteurs concernés, y compris les forestières, auxquelles il assure des garanties d’approvisionnement.
DE LA PLACE POUR TOUS ?
Dans Lanaudière, le Groupe Crète, qui exploite une scierie à Chertsey, qui est située en bordure de la forêt Ouareau prévient que ce territoire est une réserve de bois d’oeuvre très rentable, et qu’il désire y poursuivre ses coupes.
« Plus un territoire est à proximité de notre usine, moins nos coûts de transport sont élevés et plus on est au sud, meilleure est la qualité de la fibre », explique le directeur Martin Scallon.
Le maire de Chertsey, François Quenneville, répond que « la scierie, c’est encore important, c’est 80 emplois, mais l’avenir c’est le récréotourisme, alors on ne veut pas se faire maganer notre territoire ».
« Le territoire est vaste. La question à se poser, c’est : y a-t-il de la place pour tout le monde ? » demande le préfet de Matawinie, Sylvain Breton.