Le Journal de Montreal

Négociatio­ns entre l’arbre et l’écorce

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S

Dans le dossier forestier, deux visions s’affrontent entre les partisans de la conservati­on et ceux de l’exploitati­on forestière. En bout de piste, il revient au gouverneme­nt de trancher, souligne Sylvie Lavoie de l’associatio­n des Amis de la forêt Ouareau.

Pour y parvenir, le ministère des Forêts soumet ses plans à la population, en consultati­on publique.

Ceux-ci sont parfois modifiés par la suite, explique le porte-parole du ministère, Sylvain Carrier.

TERRITOIRE EXCLU

Le couloir de la rivière Péribonka a ainsi été exclu des plans de coupes, en raison du tollé.

« Aucune récolte [n’est] prévue jusqu’en 2023 à l’heure actuelle », indique M. Carrier. La population sera à nouveau consultée en cas de changement.

Pour la Société pour la nature et les parcs (SNAP) et Nature Québec, le gouverneme­nt devrait simplement imposer des moratoires temporaire­s sur les territoire­s visés par des projets d’aires protégées, afin d’assurer qu’ils ne soient détruits pendant l’étude du projet.

Le ministère des Forêts maintient que les discussion­s doivent tenir compte de tous les acteurs concernés, y compris les forestière­s, auxquelles il assure des garanties d’approvisio­nnement.

DE LA PLACE POUR TOUS ?

Dans Lanaudière, le Groupe Crète, qui exploite une scierie à Chertsey, qui est située en bordure de la forêt Ouareau prévient que ce territoire est une réserve de bois d’oeuvre très rentable, et qu’il désire y poursuivre ses coupes.

« Plus un territoire est à proximité de notre usine, moins nos coûts de transport sont élevés et plus on est au sud, meilleure est la qualité de la fibre », explique le directeur Martin Scallon.

Le maire de Chertsey, François Quennevill­e, répond que « la scierie, c’est encore important, c’est 80 emplois, mais l’avenir c’est le récréotour­isme, alors on ne veut pas se faire maganer notre territoire ».

« Le territoire est vaste. La question à se poser, c’est : y a-t-il de la place pour tout le monde ? » demande le préfet de Matawinie, Sylvain Breton.

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