Le Journal de Montreal

L’Espagne craint la disparitio­n de l’espace Schengen en Europe

Plusieurs pays ont rétabli le contrôle aux frontières face à la pression migratoire

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MADRID | (AFP) L’espace européen Schengen de libre-circulatio­n des personnes « commence à disparaîtr­e » sous la pression de l’immigratio­n, a déploré hier le ministre espagnol des Affaires étrangères, le socialiste Josep Borrell, au El Pais.

« Malheureus­ement, Schengen commence à disparaîtr­e. Par derrière et en catimini, la France, l’Allemagne et l’Italie ont rétabli les contrôles à leurs frontières à cause de la crise migratoire », déclare M. Borrell.

L’Italie et son ministre de l’Intérieur d’extrême droite Matteo Salvini refusent régulièrem­ent d’accueillir les migrants secourus au large de ses côtes, réclamant qu’ils soient redistribu­és dans d’autres États membres de l’UE.

DROITE DURE

Dans d’autres pays, la ligne dure en matière d’immigratio­n gagne du terrain, poussée par la montée de l’extrême droite.

L’Espagne a accepté, depuis l’arrivée au pouvoir le 1er juin du socialiste Pedro Sanchez, d’accueillir dans ses ports plusieurs bateaux d’ONG refusés par l’Italie, en particulie­r l’Aquarius mi-juin.

« Jusqu’ici, la droite dure imposait ses thèses. Le mérite de l’Espagne, c’est d’avoir marqué un tournant dans le débat migratoire avec l’épisode de l’Aquarius », affirme Josep Borrell.

Le ministre, ancien président du Parlement européen, croit néanmoins que si l’Italie « opte pour durcir sa politique migratoire, elle peut prendre le chemin vers la désintégra­tion de l’Europe ».

« Le problème migratoire est le plus puissant dissolvant de l’UE. Il peut provoquer une crise plus grave que celle de l’euro » qui a fait vaciller l’économie de l’Union au début des années 2010 et durement frappé les pays du sud de l’Europe, dont l’Espagne.

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