Le Journal de Montreal

1 M$ au gagnant du concours de circuits

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Le baseball majeur et l’Associatio­n des joueurs doivent un gros merci aux joueurs qui respectent leur sport et leurs partisans. Les joueurs de deuxième ordre qui ont participé au concours de coups de circuit après le refus des super vedettes ont sauvé l’image du baseball. La compétitio­n a connu un succès formidable et une fin digne d’un film hollywoodi­en.

Cette année, Giancarlo Stanton et Aaron Judge ont refusé d’y participer, car leur présence l’an dernier les a épuisés. En 2017, après la pause du match des étoiles, Stanton a établi une nouvelle marque pour les Marlins alors qu’il a frappé 18 circuits en août. À compter du 15 août, il a frappé 16 coups de circuit pour terminer à un circuit des 60 réussis en une saison par le légendaire Babe Ruth.

Quant à Judge, l’an dernier à la pause des matchs des étoiles, il avait claqué 30 coups de circuit. Cette année, à cette même pause, il a atteint la marque des 25 coups de circuit.

Bouclez vos ceintures, cette année ils ne seront pas épuisés. Ils devraient connaître des fins de saisons supérieure­s à l’an dernier.

Si on remettait la somme de 1 M$ au gagnant, croyez-vous que les joueurs vedettes auraient refusé de participer au concours de circuits ?

J’aimerais entendre les opinions du commissair­e et du président de l’Associatio­n des joueurs, mais ils ont des problèmes plus importants à régler que le spectacle qu’on offre aux amateurs de baseball sans la présence des joueurs vedettes.

Hier après-midi, je n’ai pas pu m’empêcher de rire en analysant les commentair­es du commissair­e Bob Manfred et du président de l’Associatio­n des joueurs, Tony Clark.

Je croyais être en train de visionner le film Retour vers le futur. Clark s’indignait de voir les propriétai­res pénaliser les jeunes joueurs en retardant leur arrivée dans le baseball majeur de quelques jours pour retarder leur date d’admissibil­ité à l’arbitrage salarial et le statut de joueur autonome.

RON PICHÉ LÉSÉ

Par contre, monsieur Clark, je vais vous faire revivre une saga qui n’est pas trop rose pour l’Associatio­n des joueurs.

Au début des années 1970, un lanceur québécois, Ron Piché, travaillai­t pour les Expos. Sa carrière dans le baseball majeur était à peine terminée. Il lui manquait quelques mois pour avoir droit à sa pension du baseball majeur. Pendant de nombreuses années, Ron lançait pendant la séance d’entraîneme­nt au bâton pour les Expos, qui, pour permettre à Ron de recevoir son fonds de pension, l’insérait dans la formation de septembre.

Hélas, l’Associatio­n des joueurs a déposé un grief en alléguant que Ron n’était pas un lanceur qualifié pour faire partie d’une formation en septembre. Mais rappeler un joueur du niveau A, dont le talent était sans aucun doute inférieur à celui de Ron Piché, c’était normal.

L’Associatio­n des joueurs a obligé Ron Piché à passer une saison avec la formation de Québec, au niveau AA, pour qu’il puisse se joindre aux Expos en septembre.

Pourquoi l’Associatio­n a-t-elle agi de cette façon ? C’est parce que le montant de moins de 20 000 $ par année attribué à Ron aurait affaibli le rendement financier du fonds de pension des joueurs ! Alors, n’eût été les Expos, qui lui ont donné un emploi, il se serait retrouvé sans assurance médicale et sans revenus.

Monsieur Clark, cessez de me faire pleurer pour des jeunes qui vont faire des millions de dollars pendant de nombreuses années.

LE FRAPPEUR DE CHOIX

Manfred et Clark semblent être d’accord sur l’utilisatio­n du frappeur de choix.

Encore une fois, ces deux grands meneurs qui ont l’industrie du baseball entre leurs mains ont oublié de justifier leur décision auprès des propriétai­res de la Ligue nationale. Messieurs, l’arrivée du frappeur de choix dans le baseball majeur était pour combler un manque de vedettes dans la Ligue américaine.

Plusieurs joueurs vedettes avaient pris leur retraite. Comment les remplacer ? La solution était simple. Les joueurs vedettes de la Ligue nationale en fin de carrière sont devenus des frappeurs de choix dans la Ligue américaine. La réalité est devant vos yeux, mais vous les gardez fermées.

Pourquoi un propriétai­re de Ligue nationale payerait-il un frappeur de choix comme J.D. Martinez ou Giancarlo Stanton plus de 20 M$ par année alors que son frappeur suppléant lui coûte le salaire minimum ?

Discutez des vrais problèmes !

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PHOTO AFP Aaron Judge a animé le match des étoiles en claquant un circuit pour la Ligue américaine, en deuxième manche, hier à Washington.

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