Les soumissions explosent pour le complexe aquatique
La Ville de Laval doit analyser la situation et prendre une décision
Estimés au départ à 61 M$, les coûts pour le futur complexe aquatique à Laval pourraient exploser, alors que les montants des soumissions dans l’appel d’offres varient entre 82 et 85 M$.
Déjà, plus de 8,3 M$ ont été déboursés pour la réalisation de plans et de devis, et pour la préparation des fondations du bâtiment.
Le total des coûts reliés à la construction du complexe aquatique, qui doit notamment comprendre trois bassins dédiés au plongeon, à la natation et aux loisirs, pourrait donc atteindre au moins 90 M$.
Dans son budget annuel de 2017, le projet avait pourtant été envisagé pour un peu plus de 60 M$.
Selon le site officiel des appels d’offres publics du gouvernement, le plus bas soumissionnaire est Magil Construction Corporation, avec un prix soumis de 82 092 150 $.
Le bâtiment de forme circulaire dont les murs seront entièrement vitrés, selon les plans dévoilés en 2017 par l’administration Demers, sera attenant au Cosmodôme et bâti à la jonction des autoroutes 440 et 15, en plein centre-ville de Laval. La Ville prévoyait la fin des travaux en 2020, à temps pour y accueillir les épreuves de natation pour les Jeux du Québec.
« MAUVAISE PLANIFICATION »
Il a été impossible de s’entretenir avec le maire Marc Demers sur ces possibles dépassements de coûts.
Son cabinet, qui n’a pas souhaité réagir amplement, a toutefois indiqué que les soumissions sont analysées et qu’une décision sera prise « dans le meilleur intérêt des Lavallois ».
Le chef de l’opposition à Laval, Michel Trottier, a dénoncé hier « la mauvaise planification de ce projet » et l’écart entre l’estimation et les soumissions.
« L’équipe [du maire] Marc Demers a fait une très mauvaise évaluation des coûts, croit le conseiller Trottier. Déjà, à 61 M$ on trouvait ça exorbitant. Mais cette fois-ci, en voyant les coûts exploser, on trouve ça inacceptable. »
Il déplore que les « contribuables lavallois n’aient jamais été consultés avant la planification de ce complexe aquatique et qu’ils risquent de devoir payer 33 % de plus que les prévisions initiales ».
PROXIMITÉ
Selon lui, la Ville devrait plutôt construire plusieurs piscines bien réparties à Laval, alors qu’elle est la « municipalité québécoise disposant du moins de piscines intérieures par ratio de 100 000 habitants ».
« Les gens veulent des infrastructures de proximité. Pour un petit gars de Saint-François ou une jeune fille de Sainte-Dorothée (deux quartiers de Laval), un complexe aquatique au centreville n’est pas la solution », croit-il.