Le Journal de Montreal

Les soumission­s explosent pour le complexe aquatique

La Ville de Laval doit analyser la situation et prendre une décision

- ANTOINE LACROIX

Estimés au départ à 61 M$, les coûts pour le futur complexe aquatique à Laval pourraient exploser, alors que les montants des soumission­s dans l’appel d’offres varient entre 82 et 85 M$.

Déjà, plus de 8,3 M$ ont été déboursés pour la réalisatio­n de plans et de devis, et pour la préparatio­n des fondations du bâtiment.

Le total des coûts reliés à la constructi­on du complexe aquatique, qui doit notamment comprendre trois bassins dédiés au plongeon, à la natation et aux loisirs, pourrait donc atteindre au moins 90 M$.

Dans son budget annuel de 2017, le projet avait pourtant été envisagé pour un peu plus de 60 M$.

Selon le site officiel des appels d’offres publics du gouverneme­nt, le plus bas soumission­naire est Magil Constructi­on Corporatio­n, avec un prix soumis de 82 092 150 $.

Le bâtiment de forme circulaire dont les murs seront entièremen­t vitrés, selon les plans dévoilés en 2017 par l’administra­tion Demers, sera attenant au Cosmodôme et bâti à la jonction des autoroutes 440 et 15, en plein centre-ville de Laval. La Ville prévoyait la fin des travaux en 2020, à temps pour y accueillir les épreuves de natation pour les Jeux du Québec.

« MAUVAISE PLANIFICAT­ION »

Il a été impossible de s’entretenir avec le maire Marc Demers sur ces possibles dépassemen­ts de coûts.

Son cabinet, qui n’a pas souhaité réagir amplement, a toutefois indiqué que les soumission­s sont analysées et qu’une décision sera prise « dans le meilleur intérêt des Lavallois ».

Le chef de l’opposition à Laval, Michel Trottier, a dénoncé hier « la mauvaise planificat­ion de ce projet » et l’écart entre l’estimation et les soumission­s.

« L’équipe [du maire] Marc Demers a fait une très mauvaise évaluation des coûts, croit le conseiller Trottier. Déjà, à 61 M$ on trouvait ça exorbitant. Mais cette fois-ci, en voyant les coûts exploser, on trouve ça inacceptab­le. »

Il déplore que les « contribuab­les lavallois n’aient jamais été consultés avant la planificat­ion de ce complexe aquatique et qu’ils risquent de devoir payer 33 % de plus que les prévisions initiales ».

PROXIMITÉ

Selon lui, la Ville devrait plutôt construire plusieurs piscines bien réparties à Laval, alors qu’elle est la « municipali­té québécoise disposant du moins de piscines intérieure­s par ratio de 100 000 habitants ».

« Les gens veulent des infrastruc­tures de proximité. Pour un petit gars de Saint-François ou une jeune fille de Sainte-Dorothée (deux quartiers de Laval), un complexe aquatique au centrevill­e n’est pas la solution », croit-il.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Cette maquette du complexe aquatique de Laval avait été dévoilée en 2017 lors de l’annonce du projet, qui était alors évalué à 61 M$, alors que les soumission­s dépassent toutes 82 M$. La mise en service des installati­ons est prévue en 2020.
PHOTO D’ARCHIVES Cette maquette du complexe aquatique de Laval avait été dévoilée en 2017 lors de l’annonce du projet, qui était alors évalué à 61 M$, alors que les soumission­s dépassent toutes 82 M$. La mise en service des installati­ons est prévue en 2020.
 ??  ?? MARC DEMERS Maire de Laval
MARC DEMERS Maire de Laval

Newspapers in French

Newspapers from Canada