La nouvelle vie de David Boily
L’ancien cycliste étudie maintenant à l’Institut maritime du Québec à Rimouski
QUÉBEC | Lorsqu’il regarde le Tour de France et qu’il revoit des cyclistes contre qui il a couru au Tour de l’Avenir en 2011, il arrive à David Boily de se demander si lui aussi aurait pu participer à la Grande Boucle si des ennuis de santé ne l’avaient pas freiné dans son développement. Malgré tout, il n’a aucun regret et depuis sa retraite officielle, en 2016, il se consacre à une nouvelle passion qui le mènera, elle aussi, aux quatre coins de la Terre : la navigation maritime.
À une certaine époque, le cycliste natif d’Alma faisait partie des plus beaux espoirs canadiens du cyclisme. Au Tour de l’Avenir, le Tour de France des cyclistes de moins de 23 ans, il avait passé quatre des huit étapes avec le maillot jaune de leader pour finalement terminer au deuxième rang du cumulatif, derrière Esteban Chaves.
LA FLAMME ÉTEINTE
Toutefois, en 2013, il a été contraint de quitter l’équipe italienne Amore & Vita en raison de problèmes respiratoires causés par des chutes répétitives en patinage artistique dans sa jeunesse.
Une rééducation complète de son système respiratoire et de ses muscles stabilisateurs a donc été nécessaire. Il a tenté un retour en 2014, mais les crampes abdominales le faisaient encore souffrir et l’ont forcé à se tenir loin de son vélo pendant deux ans.
« Certains de mes organes étaient descendus de 3,5 cm. On a tout replacé ça et j’ai fait des exercices de renforcement au niveau des stabilisateurs », a expliqué celui qui a travaillé avec l’ostéopathe Anne David, la mère du fondeur Alex Harvey.
Une fois rétabli, mais après une longue absence, il est devenu difficile pour lui de se trouver une équipe aussi importante que celle avec laquelle il avait couru avant, Spidertech. L’équipe Garneau-Québecor lui a toutefois permis de revenir, en 2016, en lui offrant une place dans sa formation.
Toutefois, Boily a vite réalisé que la flamme était moins vive qu’à l’époque.
« Pour moi, me remettre à rouler entre 30 et 40 000 km par année comme quand on était basés en Europe afin de retrouver ma forme, c’était plus difficile. J’avais un emploi à temps partiel et j’avais moins de temps. J’ai aussi réalisé que la passion n’était plus autant au rendez-vous que lorsque j’étais à temps plein », mentionne-t-il.
RETRAITE ET PLAN B
Au terme de cette saison, sans trop de bruit, Boily a mis un terme à sa carrière.
Il s’est tout d’abord concentré sur un emploi en restauration dans la région de Québec, puis il a pris la décision, l’an dernier, de s’inscrire à l’Institut maritime du Québec à Rimouski afin de devenir officier de pont.
Il a tout récemment terminé la première de quatre années de formation. Sans regret, il n’est pas remonté sur un vélo depuis sa retraite.
« Je ne m’ennuie pas de la souffrance qu’on peut avoir sur un vélo! Par contre, je regarde le Tour de France et je vois les Romain Bardet, Tom Dumoulin, Esteban Chaves, tous des gars contre qui j’ai couru et avec qui j’étais en compétition. Il y a toujours le petit questionnement intérieur de me dire que si je n’avais pas eu les petits événements et si j’étais encore dans le milieu, est-ce que je serais là aussi avec ces gars en train de faire le Tour de France ? À part ça, je ne m’ennuie pas. Je vis bien avec ma décision. »