Le Journal de Montreal

Le nouveau ministre du Patrimoine refuse aussi de taxer Netflix

- CHRISTOPHE­R NARDI

OTTAWA | Le nouveau ministre du Patrimoine canadien Pablo Rodriguez n’a aucunement l’intention de revenir sur l’impopulair­e décision de sa prédécesse­ure Mélanie Joly de ne pas taxer Netflix.

« Il n’y a rien qui change de ce côté-là. Cet enjeu fait partie d’un débat beaucoup plus large [que Netflix], mais une chose est claire : nous ne voulons pas que les Québécois et les Canadiens paient plus de TPS », a tranché hier M. Rodriguez, nouveau membre du conseil des ministres de Trudeau depuis à peine un jour.

Questionné sur ce qu’il allait faire pour redorer l’image de son ministère, sévèrement écorché dans la dernière année à cause de nombreuses décisions controvers­ées de Mme Joly, M. Rodriguez a préféré vanter le travail de sa prédécesse­ure.

IL VANTE JOLY

« Il ne faut pas oublier tout ce que Mélanie Joly a fait. Le 3,2 G$ investi au niveau du patrimoine, on passe très souvent à côté. C’est du jamais vu au Canada, a défendu le nouveau ministre. Nous avons une équipe très forte au Québec, et je pense que le remaniemen­t [ministérie­l] renforce ce fait. »

S’inquiète-t-il des autres géants du Web, tels Google et Facebook, qui ne prélèvent généraleme­nt pas de taxe de vente sur leurs services au Canada, mais qui mettent en péril autant la vitalité des médias que plusieurs industries créatives locales ?

« Il faut toujours prendre la défense de nos créateurs, de nos industries et de nos artisans. Je ne suis pas là pour défendre les géants du Web, je suis là pour défendre nos créateurs. Je vois mon rôle comme un promoteur de notre art et de notre culture », répond M. Rodriguez.

IL VISE L’ASIE

Une des priorités de M. Rodriguez, qui cumule aussi la responsabi­lité de ministre du Multicultu­ralisme, est de pousser l’exportatio­n de la culture canadienne à l’étranger.

Or, plutôt que de se concentrer surtout sur les marchés connus, tels que l’Europe, il veut ouvrir les portes à des marchés moins habituels.

« Pourquoi ne pas aller vers l’Amérique latine ? Je viens de là ! lance en riant le député montréalai­s. J’aimerais qu’on puisse se tourner vers d’autres marchés moins traditionn­els, comme l’Asie aussi, où il y a un appétit pour la beauté et les arts. »

Que pense le nouveau ministre du Patrimoine canadien au sujet de la controvers­e qui a fait rage au Québec entourant la pièce de théâtre SLAV ?

« Je pense que tout ce qui se passe est hors proportion. Il faut que les créateurs aient de l’espace pour créer. Il faut qu’ils aient de l’espace pour laisser aller leur imaginatio­n, car on en bénéficie tous, analyse M. Rodriguez. Ce que je déplore, c’est les proportion­s que l’affaire a prises. Il faut prendre un peu de recul et essayer d’avoir ces discussion­s dans un contexte beaucoup plus sain et beaucoup moins accusateur. »

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PHOTO D’ARCHIVES, CHRISTOPHE­R NARDI Le nouveau ministre Pablo Rodriguez lors de son assermenta­tion, mercredi.

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