Peu de moyens pour contenir le président
WASHINGTON | (AFP) L’attitude conciliante de Donald Trump envers Vladimir Poutine à Helsinki a choqué jusque dans son propre camp, mais les parlementaires républicains ont peu de moyens de contenir le président américain.
D’habitude enclins à ne pas critiquer leur président, les républicains ont rejoint les démocrates pour soutenir que la Russie, accusée d’ingérence dans l’élection de 2016, restait une menace à l’approche des élections parlementaires de novembre. Les élus répondaient au président qui, devant les caméras du monde entier, avait semblé exonérer son homologue russe à l’issue de leur tête-à-tête en Finlande.
Pour beaucoup, il venait de trahir les agences américaines du renseignement, unanimes à dénoncer une attaque coordonnée menée par le pouvoir russe contre le processus électoral américain.
« On s’est éloignés de la réalité », a réagi le sénateur républicain Ben Sasse, accusant M. Trump d’avoir cajolé un « voyou devenu despote russe » en ayant affirmé n’avoir « aucune raison » de croire à une ingérence de Moscou.
ENCADRER SA POLITIQUE
Le président américain a assuré avoir fait un lapsus, mais certains au Congrès poussent désormais pour reprendre la main et encadrer sa politique étrangère, après une séquence diplomatique houleuse la semaine dernière pendant laquelle Donald Trump s’en est pris directement à ses alliés de l’OTAN et de l’Union européenne.
« Les digues lâchent, enfin », a lancé sur Twitter le républicain Bob Corker, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat. « Il est temps pour le Congrès de passer à la vitesse supérieure et de reprendre nos prérogatives », a-t-il dit.
« Ne rien faire serait une faute politique », a renchéri Lindsey Graham, un sénateur républicain pourtant souvent en phase avec le milliardaire, estimant que l’ingérence russe « est un scénario du type 11-Septembre que nous pouvons vraiment empêcher. »
COURTE MAJORITÉ
Mais, les républicains ne disposent au Sénat que d’une courte majorité (51-49) et sans John McCain, qui lutte contre un cancer du cerveau, une seule voix discordante peut renverser un vote.
« Tout ce dont nous avons besoin, c’est d’une personne qui veut être du bon côté de l’Histoire », a affirmé au magazine Politico le sénateur démocrate Brian Schatz.
Selon un sondage CBS News paru hier, 68 % des électeurs républicains approuvent Donald Trump dans sa gestion du sommet d’Helsinki.