Londres prêt à intensifier les discussions avec l’UE
BRUXELLES | (AFP) Le gouvernement britannique s’est dit prêt hier à « intensifier » les négociations du Brexit avec les Européens, qui craignent que les turbulences politiques incessantes au Royaume-Uni augmentent le risque d’une « rupture brutale » de ce pays avec l’UE.
Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d’ici octobre pour organiser leur divorce et jeter les bases de leur relation future. Mais les Européens s’inquiètent de l’enlisement des discussions et des remises en cause constantes en interne de la stratégie de la première ministre Theresa May.
« Nous avons fait beaucoup de progrès dans l’accord de retrait (…), mais il y a encore des lacunes que nous devons combler », a déclaré le nouveau ministre britannique du Brexit, Dominic Raab, accueilli hier soir par le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, au siège de la Commission européenne à Bruxelles.
« Il est urgent de convenir d’un filet de sécurité juridique pour l’Irlande et l’Irlande du Nord », a insisté de son côté M. Barnier, en référence à l’épineux problème du sort de la frontière irlandaise, devenu au fil des mois le principal point d’achoppement.
« RUPTURE BRUTALE » ?
Quel que soit le résultat des tractations, le Brexit « aura des répercussions sur les citoyens, les entreprises et les administrations, tant au Royaume-Uni que dans l’UE », a prévenu la Commission européenne dans un document publié hier.
Elle invite donc « les États membres et les acteurs privés à intensifier leurs préparatifs » en anticipant tous les scénarios possibles, y compris celui qualifié de « rupture brutale », c’est-à-dire sans accord de retrait ratifié.
Dans ce cas de figure, des « plans d’urgence » doivent être prêts parce qu’« il n’y aura pas de période de transition » pour atténuer les effets du Brexit, souligne la Commission. Alors qu’un accord de retrait permettrait une transition jusqu’à la fin de 2020, avec des répercussions moins immédiates pour les entreprises et les administrations.