La police aurait identifié les empoisonneurs des Skripal
Un message codé à destination de Russie a mis la puce à l’oreille des enquêteurs
LONDRES | (AFP) La police britannique croit avoir identifié les suspects de l’empoisonnement au Novitchok de l’ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, et pense qu’il s’agit de « Russes », une avancée majeure dans cette enquête, rapportait hier l’agence Press Association.
« Les enquêteurs pensent qu’ils ont identifié les suspects de l’attaque au Novitchok via des caméras de surveillance », dont ils ont comparé les images avec « les dossiers des personnes qui sont entrées dans le pays à cette époque », a déclaré une source proche du dossier, citée par l’agence de presse britannique.
« Ils (les enquêteurs) sont sûrs qu’ils (les suspects) sont Russes », a-t-elle ajouté.
« DEUX SUSPECTS »
Selon la chaîne de télévision américaine CNN, qui cite également une source proche de l’enquête, la police a identifié « deux suspects ». Les Britanniques ont « intercepté à Chypre un message russe codé à destination de Moscou juste après l’empoisonnement, disant que le couple avait quitté le Royaume-Uni », a affirmé cette source.
« Nous voyons beaucoup de versions différentes dans les journaux qui n’ont pas été confirmées », a réagi sur la BBC l’ambassadeur de Russie au Royaume-Uni, Alexandre Iakovenko, en soulignant l’absence de « déclaration officielle ».
L’empoisonnement de l’ex-agent double russe et de sa fille, au début du mois de mars à Salisbury au moyen du Novitchok, un puissant agent innervant issu d’un programme chimique soviétique, a été attribué par Londres à Moscou, qui nie toute implication.
L’affaire avait déclenché une crise diplomatique entre le Kremlin et les Occidentaux, et une vague d’expulsions croisées de diplomates.
Hospitalisés dans un état critique, Ioulia et Sergueï Skripal avaient pu sortir de l’hôpital après plusieurs semaines de soins.
Sergueï Skripal, un ex-colonel du service de renseignement de l’armée russe, avait été condamné en 2006 pour « haute trahison », accusé d’avoir vendu des informations aux Britanniques. Il avait bénéficié en 2010 d’un échange d’espions organisé entre Moscou, Londres et Washington, et s’était installé en Angleterre.
AUTRE AFFAIRE
L’affaire a rebondi ces dernières semaines après l’empoisonnement d’un couple à Amesbury, non loin de Salisbury. Ces deux Britanniques ont aussi été victimes du Novitchok, contenu dans une petite bouteille, et les enquêteurs tentent de déterminer si le poison provient du même lot que celui qui a contaminé les Skripal.