La SAQ prête à avoir recours aux tribunaux
Elle veut assurer un accès sécuritaire à ses magasins en cas de nouvelle grève
La Société des alcools du Québec est sur le qui-vive alors que ses employés de magasin pourraient déclencher à tout moment une autre journée de grève.
Selon nos informations, la direction de la SAQ n’hésitera pas à se tourner vers les tribunaux pour obtenir une injonction afin d’assurer l’accès sécuritaire à ses magasins en cas de grève.
« Nous analyserons les moyens à notre disposition en temps et lieu. Il va sans dire que la sécurité de nos clients est une priorité pour nous », a indiqué hier au Journal un porte-parole de la société d’État, Mathieu Gaudreault.
Mardi dernier, lors de la première journée de grève de ses employés de magasin, la SAQ a été en mesure d’ouvrir 73 succursales un peu partout au Québec.
La SAQ n’aurait toutefois pas aimé que ses clients soient abordés de front par des grévistes alors qu’ils franchissaient les portes des magasins demeurés ouverts.
Certains clients de la SAQ ont même été hués et insultés par des employés en grève lors de leur sortie de succursale. Un comportement jugé inacceptable par la société d’État.
DES NÉGOS QUI PIÉTINENT
Hier, les deux parties ont eu une rencontre devant la médiatrice mandatée par le ministère du Travail.
La direction de la SAQ, qui a déposé de nouvelles offres mardi dernier, attendait une réponse de la part du syndicat qui représente les 5500 employés de magasins et de bureaux.
Il faut dire que les négociations avec les employés de magasins et de bureaux piétinent depuis 17 mois. Le mois dernier, les employés de magasins et de bureaux de la SAQ ont voté à 91 % pour un mandat de grève de six jours.
COUPE DE 220 000 HEURES
Les demandes de la SAQ portent notamment sur le « déplacement d’heures » de l’horaire de travail des employés permanents et sur le nombre minimal d’employés à temps complet et à temps partiel. La SAQ souhaiterait faire travailler davantage les permanents les fins de semaine et non en début de semaine comme c’est le cas actuellement.
Cette réorganisation aura toutefois des conséquences. Le syndicat estime que la direction de la SAQ veut retrancher plus de 220 000 heures dans son réseau de succursales. Ces compressions se chiffreraient à plus de 7 millions $.