Une suite inutile
Justicier 2 n’apporte pratiquement rien de plus à l’histoire du premier volet
Il est des suites inutiles. Justicier 2, réunissant à nouveau Antoine Fuqua et Denzel Washington, est de celles-là.
Robert McCall (Denzel Washington) avait officié en 2014, sauvant une jeune Chloe Grace Moretz des griffes d’un réseau de prostitution. Le passé du justicier était, à l’époque, entouré d’un mystère de bon aloi, suffisamment flou pour laisser au spectateur libre cours à son imagination.
Voulant combler un vide dont personne ne se souciait, le scénariste Richard Wenk a décidé de creuser plus du côté des démons de McCall. L’homme étant loin d’être idiot ; il savait qu’il ne pouvait pas consacrer l’intégralité des 120 minutes du long métrage à la seule intrigue de l’assassinat de Susan Plummer (Melissa Leo), ancienne patronne de notre justicier.
La première heure, et c’est la plus agréable, est donc entièrement dédiée à d’espèces de petites vignettes détaillant plusieurs des actions de justicier de McCall. Ici, il sauve une fillette enlevée par son père violent, là, il vient en aide à un jeune de son immeuble, et, plus tard, il déglingue un groupe d’hommes responsables d’un viol. Bref, il ne chôme pas.
Comme dans le premier volet, il occupe un emploi anonyme. Afin de s’inscrire dans l’air du temps, il est chauffeur pour un service en ligne appelé Lyft. Rapidement, entre deux sauvetages d’innocents, et sans que l’on sache trop pourquoi, il est pourchassé par de bien méchants tueurs.
Prouvant toujours qu’Antoine Fuqua, Denzel Washington et Richard Wenk savent ce qu’ils font, l’acteur de 63 ans aux cheveux visiblement teints ne se lance pas, à l’inverse de Liam Neeson qui porte très bien ses 66 printemps dans tous ses récents films d’action, dans des cascades ahurissantes.
PRESQUE UN NAVET
Ce McCall deuxième version applique une économie de gestes notable lorsqu’il se bat au volant de sa voiture, entre la table et le bar du wagon-restaurant d’un train, qu’il agite un peu les bras ou pèse sur certaines gâchettes… Au mieux le voit-on courir quelques secondes lors d’une finale qui manque décidément de punch.
Rassurez-vous, ce Justicier 2 aurait pu être bien pire, le réalisateur et le scénariste s’étant contentés de nous livrer le même genre de long métrage qu’il y a quatre ans. On échappe donc au navet retentissant… mais de justesse.