Le Journal de Montreal

Pacioretty et Karlsson : en attente

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On s’attendait à ce que le dossier Erik Karlsson soit résolu rapidement. On croyait que Max Pacioretty aurait amplement le temps de vendre sa maison et de faire ses valises. Mais non.

Quand deux joueurs exerçant un impact majeur au sein de leur organisati­on se retrouvent au milieu de longues discussion­s, il se peut que les négociatio­ns achoppent ; d’une part, parce que l’argent est en cause, d’autre part, parce que l’équipe qui s’apprête à libérer un joueur de haut niveau, un joueur de concession dans le cas de Karlsson, veut assurément faire le bon choix, et surtout obtenir un retour équivalent. Mais ça ne se produit pas ainsi. Les Sénateurs ne gagneront pas au change, c’est clair. Le Canadien ne gagnera pas au change, c’est également clair.

Par conséquent, il est normal qu’on prolonge les discussion­s. On cherche des solutions, on veut trouver une formule qui aura des répercussi­ons dans l’immédiat et dans les prochaines années. Et, très souvent, ce sont les équipes qui convoitent les joueurs exposés dans la vitrine qui tardent à passer à la caisse. Elles exigent des rabais, elles veulent des garanties.

Dans le cas de Pacioretty, Bergevin, comme je l’expliquais récemment, se retrouve dans un cul-de-sac en affirmant qu’il n’y a pas de discussion­s sur la perspectiv­e d’une nouvelle entente.

Dossier clos.

De l’autre côté de la rue, celui qui s’intéresse au talent de Pacioretty révise sa stratégie. Ça peut prendre un certain temps. Joe Sakic a mis près de deux ans à résoudre le cas de Matt Duchene parce que ceux qui rôdaient autour de l’organisati­on du Colorado voulaient faire un coup d’éclat. À la différence cependant, Duchene avait un contrat de plusieurs années dans son coffret de sécurité.

Ce n’est pas le cas de Pacioretty.

DISTRACTIO­N

Jusqu’ici, le capitaine du Tricolore a tourné le dos aux Kings de Los Angeles.

Toutefois, le problème demeure tout entier. Au Colorado, Duchene était une source de distractio­n. Curieuseme­nt, après son départ, l’Avalanche et Nathan MacKinnon ont connu l’éclosion. Pacioretty sera une distractio­n à Montréal, ça ne fait aucun doute.

Pour résoudre le problème, Bergevin ne pourra obtenir un retour sur investisse­ment équivalent à ce que représente Pacioretty pour le Canadien.

Dans le cas de Karlsson, il y a à peine 18 mois, les Sénateurs étaient à un but de la grande finale de la Coupe Stanley. À la ligne bleue, il y avait Karlsson, Marc Methot, Cody Ceci et Dion Phaneuf.

Methot est parti. Phaneuf a été échangé. Ceci est joueur autonome avec restrictio­n. Karlsson va partir. Le changement est renversant et le directeur général des Sénateurs, Pierre Dorion, a un dossier colossal à régler. Il sait qu’il n’obtiendra jamais le meilleur d’une transactio­n impliquant l’un des trois meilleurs défenseurs de la Ligue nationale.

Bergevin et Dorion jouent gros.

PRICE EST PRÊT

Stephane Waite affirme que Carey Price a hâte que la saison s’ébranle.

Qu’il est en bonne forme, qu’il est prêt pour le défi. Je ne sais pas s’il chantera le même refrain alors que la brigade défensive du Canadien, privée de Shea Weber pour les trois premiers mois du calendrier, sera plutôt vulnérable. Quant à l’attaque, a-t-elle vraiment changé ? Pas du tout.

Ce que je note dans les propos de Waite, c’est que Price est très heureux du retour d’Antti Niemi. La présence d’un gardien expériment­é donnera aux entraîneur­s et à Price l’opportunit­é de dresser un calendrier des événements approprié.

« Ça va nous permettre d’utiliser Carey dans 50 à 60 matchs », précise Waite.

Donc, ça signifie que Niemi pourrait garder les buts entre 20 et 30 matchs. Wow !

À 10,5 millions $ par saison, Price sera probableme­nt le joueur le plus dispendieu­x de la ligue. Les calendrier­s sont de plus en plus exigeants, les séquences de trois matchs en quatre soirs sont maintenant plus nombreuses. Deux matchs en deux soirs également.

Voilà pourquoi plusieurs directeurs généraux ne verseront jamais autant d’argent à un gardien.

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PHOTO D’ARCHIVES Il est clair que les Sénateurs ne gagneront pas au change lorsqu’ils impliquero­nt Erik Karlsson dans une transactio­n.

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