Le Journal de Montreal

Pas de camping au cimetière

- CAROLINE LEPAGE

VICTORIAVI­LLE | Les morts du cimetière Saint-Joseph de Victoriavi­lle pourront continuer de reposer en paix puisque les organisate­urs d’un festival ont trouvé un autre site pour loger ses campeurs dont la présence n’était pas souhaitée par les familles des défunts.

Plusieurs proches de défunts se sont offusqués à la suite d’un article paru dans Le Journal lundi annonçant que des festivalie­rs allaient monter des tentes dans le cimetière. Les organisate­urs disent avoir été bombardés de commentair­es haineux. Une pétition a même été lancée afin de faire reculer le Festival Rock la Cauze.

Face à la pression, on ne permettra finalement pas aux festivalie­rs de camper au cimetière Saint-Joseph.

« On trouvait ça triste et dommage qu’ils aient à subir les foudres de gens hostiles à notre projet », commente le président Patrice Marcoux, qui a déménagé le terrain de camping au Collège Clarétain, le 11 août prochain.

Le nouveau site est situé à 1 km du festival qui accueiller­a entre autres au parc Terre-des-Jeunes les groupes Pennywise, Reel Big Fish, Anti-Flag et Grimskunk.

PRÉJUGÉS

M. Marcoux a écouté les opposants parce qu’il tient à organiser un événement rassembleu­r. Les administra­teurs du cimetière, quant à eux, étaient toujours d’accord pour accueillir les amateurs de punk rock.

Selon la présidente du cimetière, Nancy Bouffard, le conseil d’administra­tion était unanime à condition que le site de camping se limite au terrain vacant au fond du cimetière, loin des pierres tombales.

D’après ses recherches, d’autres cimetières ont déjà accueilli des campeurs au Québec. Les responsabl­es croient que l’appréhensi­on vient surtout de la mauvaise réputation de ces festivalie­rs punk rock.

« La clientèle a été fortement catégorisé­e comme étant une clientèle à problème », déplore M. Marcoux, qui veut briser ces préjugés.

VOLTE-FACE

À l’époque, le terrain du cimetière s’était avéré le seul endroit disponible pour camper dans ce secteur résidentie­l, mais les pères Clarétains ont révisé leur position après la récente controvers­e.

Le citoyen Jacques Archambaul­t est très heureux du changement. Sa défunte épouse repose au cimetière Saint-Joseph. Selon lui, les locataires de lots n’ont même pas le droit d’y laisser les fleurs de leur choix. Il trouvait alors déplacée la tenue d’un tel rassemblem­ent, qui contrevien­drait à la réglementa­tion.

Pour faire reculer les organisate­urs, il avait lancé une pétition et avait fait signer 135 personnes uniquement dans sa résidence pour aînés.

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