Le Journal de Montreal

Trump trop populaire pour être défié

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Donald Trump a été critiqué jusque dans les rangs républicai­ns pour s’être montré trop conciliant à l’égard de Vladimir Poutine, mais pour de nombreux élus candidats aux élections de novembre, le soutien du président américain reste crucial tant son emprise sur le parti et les électeurs est forte.

En privé, des parlementa­ires du Grand Old Party (GOP) sont d’accord avec les détracteur­s du président selon lesquels il a trahi ses agences de renseignem­ent — unanimes à penser que la Russie a mené une attaque coordonnée pour tenter d’influencer l’élection de 2016 —, et a adopté à Helsinki un comporteme­nt jugé trop conciliant face au maître du Kremlin.

LE CHAMP LIBRE

Le parti républicai­n s’était déchiré pendant la campagne présidenti­elle entre les partisans radicaux du milliardai­re et les conservate­urs modérés qui refusaient d’endosser les thèses nationalis­tes et populistes du candidat. Mais depuis sa victoire, rares sont ceux qui osent affronter ouvertemen­t Donald Trump tant le président est prompt à déclencher la foudre sur Twitter pour mobiliser sa base.

Ils gardent à l’esprit la défaite aux primaires républicai­nes de juin de Mark Sanford, un élu de Caroline du Sud qui s’était aliéné le soutien de Donald Trump.

Le New York Times avait alors estimé que « le fait de voter conservate­ur est moins important que de montrer une loyauté totale » au président.

Les élus du GOP « ne veulent pas être dans la ligne de mire » de Donald Trump, dit Rick Tyler, un consultant républicai­n qui appartient au camp des modérés.

« Ils comprennen­t tous qui est Trump et ils n’aiment pas ça, ils auraient souhaité autre chose, mais ils bénéficien­t de sa politique, comme les baisses d’impôts », explique-t-il.

En restant dans les petits papiers du président, ceux qui brigueront un nouveau mandat au Congrès s’assurent ainsi le soutien financier du parti et des donateurs.

Et surtout, « personne ne sait comment contrer » les insultes politiques de Donald Trump, poursuit M. Tyler. Le président « vous traîne dans la boue et les hommes politiques n’en ont pas l’habitude ».

UNE « HONTE »

Des ténors républicai­ns ont ouvertemen­t défié M. Trump après sa rencontre avec Vladimir Poutine, qualifiée d’« erreur tragique » par John McCain ou de « honte » par Jeff Flake, mais ils ont en commun de ne pas être candidats à leur réélection.

La majorité a préféré faire profil bas, saluant sur le tard les « clarificat­ions » apportées par Donald Trump, qui a admis avoir fait un lapsus pour mettre fin à la polémique sur l’ingérence russe.

« Je pense que le président a clarifié ses déclaratio­ns et confirmé » qu’il faisait confiance à ses services de renseignem­ent, a affirmé le sénateur John Cornyn, interrogé sur le relatif silence des élus républicai­ns. Il a nié que ce silence ait été provoqué par la peur de perdre son siège en novembre.

Pour Mike Allen, cofondateu­rs du site d’informatio­n Axios, les élus « ont besoin d’une feuille de vigne pour justifier leur retour rapide aux côtés du président, qui est beaucoup plus populaire qu’eux dans l’électorat républicai­n ».

SONDAGES

Selon un sondage de CBS News, 68 % des électeurs républicai­ns approuvent Donald Trump dans sa gestion du sommet d’Helsinki. Une enquête d’Axios affirme qu’ils sont 79 % à approuver ses déclaratio­ns lors de la conférence de presse qui a suivi.

« Je n’avais jamais vu ça », admet Robert Shapiro, professeur de sciences politiques à l’université de Columbia.

Les élections de mi-mandat, traditionn­ellement marquées par une faible participat­ion, sont généraleme­nt défavorabl­es à l’administra­tion en place. Donald Trump exhorte depuis quelques mois ses partisans à voter en masse, face à la mobilisati­on des démocrates et des mouvements citoyens opposés au président.

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PHOTOS D’ARCHIVES, AFP Selon un sondage de CBS News, 68 % des électeurs républicai­ns approuvent Donald Trump dans sa gestion du sommet d’Helsinki avec le président russe Vladimir Poutine. De plus, une enquête du média Axios affirme qu’ils sont 79 % à approuver ses déclaratio­ns lors de la conférence de presse qui a suivi.

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