Le Journal de Montreal

Des adolescent­s, espions de terroriste­s et de trafiquant­s

- Royaume-Uni

Terrorisme, violence de gang, trafic de drogues ou encore exploitati­on sexuelle d’enfants : des espions britanniqu­es mineurs, parfois âgés de moins de 16 ans, collaboren­t dans ces domaines avec les renseignem­ents et la police.

L’existence de mineurs-espions au Royaume-Uni a fait surface peu après qu’un rapport parlementa­ire paru mi-juillet eut critiqué une propositio­n du ministère de l’Intérieur d’allonger la durée de leurs missions d’un à quatre mois.

« VITALE »

Pour le secrétaire d’État à la sécurité Ben Wallace, la présence d’espions mineurs est « vitale » pour les renseignem­ents. « Puisque les jeunes sont de plus en plus impliqués, à la fois en tant que malfaiteur­s et que victimes, dans le terrorisme, la violence de gang, le trafic de drogues et l’exploitati­on sexuelle d’enfants, ces espions peuvent être de plus en plus utiles pour empêcher ou réprimer des actes », relève-t-il.

Pour lui, ces adolescent­s permettent « un accès unique à l’informatio­n […] Il peut être difficile d’obtenir des renseignem­ents sur les gangs sans pénétrer leur réseau à travers des jeunes espions sous couverture. » Ils peuvent par exemple « fournir aux enquêteurs un aperçu de la manière dont les jeunes des gangs communique­nt entre eux », précise-t-il.

PEU NOMBREUX

Le secrétaire d’État affirme que « les mineurs sont très peu nombreux », sans préciser leur nombre.

Mais le Comité parlementa­ire se demande, dans son rapport, « dans quelle mesure des mineurs peuvent être utilisés pour de la surveillan­ce secrète ». Il se dit « inquiet » de la propositio­n du gouverneme­nt, craignant les répercussi­ons sur leur « bien-être mental et physique » d’un allongemen­t des missions liées à des crimes graves.

Le gouverneme­nt estime quant à lui qu’avec la procédure actuelle où le renouvelle­ment de la mission se fait au mois par mois « si le jeune n’a pas réussi à terminer sa mission à la fin du premier mois, alors il doit faire une demande de renouvelle­ment », ce qui lui « met la pression pour obtenir des résultats rapidement ».

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