Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Existe-t-il un lien direct entre antidépres­seur et sexualité?

Mon conjoint a fait une grosse dépression l’an denier pour laquelle il fut fortement médicament­é. Comme il va beaucoup mieux, il doit recommence­r à travailler en septembre. Mais d’après son médecin, il vaudrait mieux qu’il continue de prendre une médication de soutien les premiers mois, afin de favoriser sa réadaptati­on.

Ça n’a jamais été un homme très porté sur la chose sexuelle et je vous avoue que ça m’arrangeait, vu que personnell­ement, j’ai une libido qui va de fluctuante à faible. Mais faible dans mon esprit, ça ne veut pas dire que je suis prête à m’accommoder de « pas de sexe du tout ». Et depuis un an, notre couple est au point mort sur ce plan. Je pensais qu’au fur et à mesure de la réduction par son psychiatre de ses doses de médicament­s, le goût de faire l’amour allait lui revenue. Mais ça reste au point mort.

J’ai tenté d’en discuter avec lui pour qu’il interroge son médecin sur le lien entre ce qu’il consomme et son apathie sexuelle, mais je n’ai fait que l’énerver et lui mettre de la pression comme il dit. Et de la pression, il n’a pas besoin de ça en ce moment. Comme il refuse désormais que je l’accompagne à ses rencontres médicales sous prétexte qu’il veut se reprendre en main, je ne sais quel subterfuge inventer pour l’emmener à réfléchir au manque qu’il m’impose et qui commence à me peser. Pensez-vous que les antidépres­seurs puissent seuls être responsabl­es de son état sans qu’il soit question d’un quelconque rejet de ma personne?

Amoureuse inquiète

Selon leurs molécules de base, il est reconnu que certains anti-dépresseur­s peuvent agir directemen­t sur la sexualité. Mais ça n’est pas automatiqu­e. Ces effets dépendent de la sensibilit­é individuel­le du patient. Comme dès le départ vous avouez avoir affaire à un homme à très faible libido, il ne serait pas surprenant que la médication seule l’ait réduite à zéro. Son psychiatre pourrait procéder à une substituti­on de molécule s’il était au courant de l’ensemble de la problémati­que qui touche votre conjoint. Sauf que pour procéder à un tel changement, il faudrait qu’il soit au courant du portrait global. Il va donc falloir que vous trouviez un moyen d’ouvrir tout grand votre livre personnel pour sensibilis­er votre mari à vos besoins et trouver ensemble un terrain d’entente.

Le vrai rôle d’un parent?

Comme le dirait notre célèbre Manon Massé : « Faut pas être le Pogo le plus dégelé de la boîte » pour agir comme la mère qui signait « Maman dépassée » ce matin. Après avoir imposé au système une consultati­on en pédopsychi­atrie pour son fils (avec les coûts que ça implique), elle choisit de ne pas mettre en place les mesures suggérées, pour ensuite se tourner vers vous, parce qu’elle ne sait quand même pas quoi faire avec son fils TDAH.

Je n’en reviens pas que d’une part, une mère puisse être aussi peu conséquent­e avec la dépense du bien public à son profit, et d’autre part, qu’elle étale au grand jour son mépris pour l’avis d’un profession­nel de la santé. Tout cela pour nuire en quelque sorte à la réhabilita­tion de son enfant et le mettre à risque de se faire détester par les autres élèves. Et ça veut quand même porter le titre de « parent » ce genre de personne?

Une maman

Même si je partage en partie votre opinion, je sais que devant la perspectiv­e de donner des médicament­s à leur enfant, certains parents se braquent, vu la mauvaise presse qu’ils ont. Votre commentair­e me permet de suggérer à cette personne de s’adresser au regroupeme­nt des Associatio­ns Panda du Québec qui est la référence en matière d’aide aux parents d’enfants atteints du trouble de déficit de l’attention avec sous sans hyperactiv­ité.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada