Le Journal de Montreal

« C’ÉTAIT UNE ÉTAPE EN OR »

Peter Sagan sort gagnant de la 13e étape à l’arrivée à Valence

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VALENCE | (AFP) À la sortie des Alpes, le Tour a renoué avec le calme et Peter Sagan avec ses habitudes : le champion du monde a enlevé la 13e étape, hier à Valence, dans un sprint privé de la plupart de ses pointures.

La tension, qui avait culminé la veille dans la montée de l’Alpe d’Huez, est redescendu­e. Au soulagemen­t général, même si l’Italien Vincenzo Nibali, qui n’a pu repartir (vertèbre fracturée) reste la victime des débordemen­ts et de l’imprudence d’un spectateur.

« C’est une extrême minorité, des gens qui viennent là pour se donner en spectacle et mettre une institutio­n comme le Tour en danger », a enragé Romain Bardet.

« La course ne mérite pas d’être faussée », a poursuivi le Français qui, comme le directeur du Tour Christian Prudhomme, a demandé du fair-play : « On peut décider de soutenir ou pas certains adversaire­s, mais on doit respecter tous les athlètes. »

Auraient-ils été entendus ? Sur le podium, le maillot jaune, le Gallois Geraint Thomas, a été plus applaudi que sifflé après cette étape de transition menant dans la vallée du Rhône et conclue par un sprint massif en faveur de Sagan.

Privé de bon nombre d’adversaire­s, le Slovaque a ajouté une troisième perle à sa collection 2018, après La Roche-sur-Yon (2e étape) et Sarzeau (4e étape). Son onzième succès d’étape dans le Tour depuis ses débuts en 2012.

« Sagan est au-dessus », a reconnu le Français Arnaud Démare, troisième derrière le champion du monde et le champion d’Europe, le Norvégien Alexander Kristoff.

UNE ÉTAPE DE RÉCUPÉRATI­ON

Il est vrai que deux vainqueurs des sprints de la première semaine, le Colombien Fernando Gaviria et le Néerlandai­s Dylan Groenewege­n, deux étapes pour chacun d’eux, ont quitté la course dans les Alpes. Ainsi que d’autres spécialist­es (Greipel, Kittel, Cavendish...) dans une hécatombe rarement vue sur les Tours contempora­ins.

Sagan, le plus costaud des sprinteurs quand la route s’élève, a sans doute moins souffert que ses adversaire­s en montagne, selon les explicatio­ns de Démare. D’où une fraîcheur supplément­aire qui lui a permis de remonter le Français, le premier à lancer le sprint après une tentative du Belge Philippe Gilbert sous la flamme rouge, et Kristoff.

Dans les 25 derniers mètres, Sagan a été chronométr­é à 69,9 km/h. Un peu plus vite que Kristoff (69,8 km/h) et Démare (68,4 km/h).

« C’était une étape en or », a convenu le vainqueur du jour, qui n’est pas apparu le moins du monde déstabilis­é par sa séparation avec son épouse Kataryna, annoncée pendant le Tour.

« Tout le monde était de retour aux affaires après la montagne et c’était en même temps une étape de récupérati­on », a estimé le Slovaque. « Je pensais être un peu en retard à 600 mètres de la ligne, mais j’ai pris la roue de Kristoff et c’était la bonne ».

Sagan a évidemment conforté un maillot vert qui lui est acquis pour la sixième fois (il égalerait ainsi le record d’Erik Zabel) s’il rallie Paris.

LA BATAILLE DE MENDE

« Il est incroyable, c’est un phénomène, il a presque trois fois plus de points que les autres », a commenté au micro de France Télévision­s le Britanniqu­e Chris Froome en forçant quelque peu les chiffres (398 points pour Sagan, 170 pour Kristoff).

Le quadruple vainqueur du Tour, deuxième du classement général à 1 min 39 sec de Thomas, a évoqué surtout la prochaine arrivée à Mende.

« On peut avoir quelques petits écarts entre les favoris », a-t-il estimé en se souvenant du final du Tour 2015 et de la victoire du Britanniqu­e Steve Cummings (devant Pinot et Bardet). « Ça ferait plaisir de m’imposer, mais ce n’est pas facile ».

Aujourd’hui, la 14e étape, longue de 188 kilomètres à partir de Saint-Paul-TroisChâte­aux, franchit les Cévennes pour rejoindre Mende. L’arrivée est jugée sur le plateau de l’aérodrome, 1500 mètres après la fin de la montée de la Croix-Neuve (3 km à 10,2 % de pente), également appelée montée Laurent Jalabert.

« La dernière fois, je n’étais pas trop mal à Mende », s’est rappelé Thomas. « Je me souviens que c’était une côte très difficile de trois kilomètres, un effort de dix minutes. Je le ferai à fond ».

« On aura de nouveau une bataille en haut du mur à Mende », a annoncé Bardet, 5e au classement. Tom Dumoulin, le Néerlandai­s qui est le premier non-Sky (3e), a promis lui aussi : « Si j’ai une opportunit­é, je la saisirai. »

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PHOTO AFP Peter Sagan a conforté hier un maillot vert qui lui est acquis pour la 6e fois s’il rallie Paris.
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