Le Journal de Montreal

Arianne, comme la fusée

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Elle dynamite depuis quelques années les courses provincial­es de ski alpin de son âge comme le fait à l’internatio­nal son idole Mikaela Shiffrin. En terminant deuxième aux Championna­ts canadiens des moins de 16 ans, où elle était pourtant l’une des plus jeunes, Arianne Forget a laissé un message encore plus clair sur ses projets de carrière.

Née d’un père et d’une mère longuement impliqués comme entraîneur­s dans les pentes des Laurentide­s, initiée au ski à l’âge de 16 mois et dont la tante, Annie Laurendeau, a terminé 25e en slalom aux Jeux olympiques d’Albertvill­e, la petite bombe de Prévost détonne dans l’horizon de ce sport au pays.

SANS PEUR

Le printemps 2018 a permis de donner un aperçu du potentiel de la jeune Forget. À la première de ses deux saisons chez les moins de 16 ans, elle s’est adjugé le titre de vice-championne canadienne au cumulatif.

Un mois plus tard, à la Whistler Cup, à un niveau de jeu supérieur auquel participai­ent plusieurs des meilleures skieuses européenne­s et nord-américaine­s, dont les championne­s de Suisse Sarah Zoller et de France Caitlin McFarlane, la Québécoise a fini deux fois quatrième en slalom géant et en slalom et fini deuxième au super-G.

« La facette du courage est toujours importante en ski alpin parce qu’il ne faut pas se cacher que le risque est élevé. Arianne n’a pas la peur et l’appréhensi­on qui peuvent exister chez les athlètes, ce qui est déjà un atout. Sans cette peur, ça lui permet de repousser ses limites », remarque Patrick Demers, qui oeuvre dans le ski depuis 22 ans et qui deviendra l’un de ses entraîneur­s d’une nouvelle branche au club de compétitio­n Belle Neige créée pour des étoiles montantes.

« Je ne sais pas encore si je vais me spécialise­r pour les épreuves techniques ou de vitesse, mais pour l’instant, j’aime mieux le géant et le super-G.

Plusieurs skieurs peuvent avoir peur en vitesse, mais je profite de ces occasions pour me dire : “Let’s go, si tu ne le fais pas, il y en a d’autres qui vont le faire.” Alors je combats ma peur et j’y vais », explique tout bonnement la jeune fille.

PROJET AUDACIEUX

Puisqu’il est question de foncer, Arianne Forget et neuf autres skieurs du Québec, nés en 2003 comme elle, font désormais partie d’une entité formée au club de la station Belle Neige à Val-Morin.

Grâce à des commandita­ires et un important système de financemen­t, ce programme audacieux qui bouleverse les structures habituelle­s permettra à cette cellule de participer à divers camps d’entraîneme­nt, dont un premier qui a eu lieu en Autriche au mois de mai dernier.

Selon l’un des objectifs derrière ce projet novateur, ces quelque 120 jours à skier durant la prochaine année devraient mieux outiller ces athlètes lorsqu’ils accéderont en 2019-2020 à la catégorie critique des moins de 18 ans.

Pour Arianne Forget, une ex-gymnaste qu’on surprend encore à voir descendre sur les mains les escaliers dans la maison, il pourrait s’agir du bon moyen pour faire épanouir davantage ses habiletés naturelles.

Pour l’avancement grâce au travail, une mère et un père moniteurs de ski ne seront jamais loin pour répéter la leçon.

« On a toujours insisté sur l’engagement avant la performanc­e. Nous ne sommes pas les parents qui voyions dans notre soupe notre enfant aller aux Jeux olympiques. Le chemin est long en ski alpin pour espérer faire une carrière, alors on reste humble devant tout ça », disent prudemment Josée Laurendeau et Hugues Forget

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PHOTO MARTIN ALARIE Douée pour la gymnastiqu­e en bas âge, Arianne Forget met maintenant ses habiletés au profit du ski alpin.

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