Le Journal de Montreal

DEUXIÈME AU MONDE !

- ALAIN BERGERON alain.bergeron@quebecorme­dia.com

Croire en soi marque le début de la réussite, dit-on. En se hissant jusqu’au deuxième rang mondial de sa catégorie dans un sport aussi rigoureux que le judo, Alexandre Arencibia nous en sert un bel exemple.

Au milieu de l’adolescenc­e, le jeune Arencibia se faisait oublier dans le groupe de compétitio­n du club Shidokan de Montréal. Il se partageait entre des victoires et des défaites. Bref, un judoka régulier parmi les autres.

Puis, il a gagné en musculatur­e, a atteint la taille de six pieds et a commencé à prendre le dessus sur ses adversaire­s.

« Il a développé une confiance en lui et ça n’a pas arrêté », décrit son entraîneur Vincent Marticotte, un ex-champion canadien converti à l’enseigneme­nt à temps plein depuis trois ans au réputé club du quartier Notre-Dame-de-Grâce.

JEUX OLYMPIQUES DE LA JEUNESSE

Son ascension en accéléré lui permet de collection­ner les podiums depuis deux ans dans les tournois internatio­naux et canadiens.

Ses points amassés le logent actuelleme­nt au troisième rang du classement universel des 81 kilos chez les cadets (moins de 18 ans), mais le deuxième parmi les athlètes admissible­s aux Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ).

Cette constance dans ses résultats devrait lui valoir une participat­ion à ces JOJ, à Buenos Aires, du 6 au 18 octobre prochain, un tournoi réunissant les huit meilleurs athlètes au monde de sa catégorie de poids et nés en 2001, 2002 ou 2003.

L’accompliss­ement est significat­if puisqu’une seule fille et un seul garçon du Canada y participer­ont, toutes catégories confondues, un privilège que mérite Arencibia en vertu du meilleur classement masculin pour un Canadien.

« Je vois des avancement­s à chaque compétitio­n. Ça m’encourage à chaque fois parce que je réalise que j’avance dans ma carrière », affirme le champion national.

Tout découle de cette assurance développée depuis sa première présence à un championna­t canadien où, plus jeune de la catégorie des moins de 16 ans, il avait atteint la finale d’un tournoi auquel il ne croyait même pas se qualifier.

C’est à ce moment qu’est survenu le déclic lui disant que le judo allait devenir toute sa vie.

« À ce moment, je me suis dit : bon, maintenant, il faut que je m’investisse à 100 % chaque jour. Le matin, je me lève en pensant au judo. Le soir, je pense encore au judo. Je n’avais pas prévu que j’allais autant me dédier. Si tu choisis ce mode de vie, tu le choisis pour le reste de ta vie », nous dit-il.

DÉDIÉ À SON SPORT

Son entrée au centre national d’entraîneme­nt basé à l’Institut national du sport du Québec, à compter de l’automne, devrait coïncider avec son accession à l’équipe canadienne junior.

Son entraîneur au club Shidokan, qui l’a aidé à se propulser sur la scène internatio­nale, se résigne à le laisser partir, moyennant un suivi hebdomadai­re afin de lui assurer une meilleure transition.

Vincent Marticotte, qui le voit sur le podium aux JOJ et tout autant aux championna­ts mondiaux juniors à sa troisième et dernière année chez les juniors (- 21 ans), n’a pas à s’en faire.

Son protégé, né d’une mère québécoise et d’un père cubain, continuera de s’investir dans son sport avec la même révérence.

« Je trouve ça beau, le judo, défend le jeune homme de 17 ans. C’est artistique. C’est presque comme un art... »

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