Le chauffeur voulait protéger une cliente
Le débat est relancé sur les cabines protectrices
AGENCE QMI | Un chauffeur d’autobus de la STM dit s’être fait agresser sauvagement jeudi soir après avoir voulu protéger une femme et son fils qui étaient suivis par un homme.
Un forcené s’en est pris au chauffeur Samir Hajjami, qui a reçu de nombreux coups et même une morsure au visage. Il se dit psychologiquement ébranlé par l’attaque, qui a laissé des marques sur son visage.
La scène s’est déroulée sur la ligne d’autobus 99 dans l’arrondissement Villeray-St-Michel-Parc-Extension à Montréal.
TÉMOIGNAGE
« Jeudi, vers 21 h 45, j’étais en devoir sur mon autobus, la ligne 99, à l’intersection de la 24e avenue et de la rue Everett, a raconté le chauffeur à TVA Nouvelles. Au moment où je m’apprêtais à démarrer, j’ai vu une femme et son fils qui se dirigeaient vers moi pour monter à bord. Ils étaient suivis par un homme. La dame a dit “Monsieur, aidez-moi. Cet homme nous suit depuis une centaine de mètres” ». Moi, j’ai demandé à l’homme de quitter, sinon j’allais appeler la police. »
L’individu s’est rué sur lui quand il a voulu appeler la police, dit-il.
« Il m’a craché au visage. Il a commencé ensuite à me frapper. Il m’a donné un coup de tête. Je me défendais du mieux que je pouvais. J’étais cependant retenu par ma ceinture de sécurité, car je m’apprêtais à démarrer. Je suis resté assis. »
117 AGRESSIONS
Selon le chauffeur, l’homme mesurait environ 1,80 mètre et devait peser 80 kilos.
« Il était trop fort pour moi, dit-il. Je n’ai trouvé qu’une seule issue, c’est de me pencher vers la fenêtre, mais malheureusement, il m’a rattrapé en essayant de m’arracher les yeux. Il m’a grafigné le visage. Quand je l’ai tenu par le cou dans le but de le repousser, c’est là où il m’a mordu la main. C’est là qu’il m’a lâché. »
M. Hajjami explique avoir réussi à s’enfuir par la fenêtre.
Cette autre agression physique visant un chauffeur d’autobus de la Société de transport de Montréal (STM) relance le débat sur l’installation des cabines protectrices dans les autobus pour mieux protéger les employés.
« En 2017, on a eu 166 agressions, dont plus de 70 agressions physiques, armées et des crachats. Et cette année, nous sommes rendus à 117 agressions, dont déjà 56 agressions physiques », a indiqué Renato Carlone, président du syndicat des chauffeurs d’autobus.
« Je suis sûr et certain que si j’avais eu une cabine, le monsieur ne serait même pas rentré pour me frapper », dit M. Hajjami.