Le Journal de Montreal

Cododo et instinct maternel

- Les hauts et les bas de la vie de maman, racontés avec franchise et autodérisi­on. CINDY LAVERDIÈRE Collaborat­ion spéciale

Comme beaucoup de choses dans la vie, ce que la société juge comme étant « normal » ou « approprié » change au fil des saisons. Que dis-je, des mois, voire des jours.

Partager le même lit que son enfant, aka le cododo, est l’un de ces sujets qui soulève les passions : on est soit très pour, soit très contre. Et puisque le merveilleu­x monde de la maternité est sans cesse soumis au regard et au jugement de tout un chacun, on devient illico une « moins bonne mère », que l’on choisisse une option ou une autre.

Je n’avais jamais prévu adopter le cododo. Je n’étais même pas certaine que dormir avec mon bébé serait une bonne chose pour notre famille. Je l’ai fait sans réfléchir, naturellem­ent, dès le jour 1. Par paresse, je l’avoue. Pourquoi se réveiller au beau milieu de la nuit pour aller nourrir bébé dans une autre chambre alors qu’on n’a qu’à le brancher à la source les yeux fermés, sans avoir à sortir de sous la couette ? Ça n’a jamais fait de sens dans ma tête.

Il existe d’ailleurs ce joli terme anglais inventé par le Dr James McKenna, anthropolo­gue américain et sommité sur le cododo, qui définit le fait de dormir avec son bébé allaité : « breastslee­ping », contractio­n de « breastfeed­ing » (allaitemen­t) et « cosleeping » (cododo). Je vous invite d’ailleurs à lire sur le sujet. Vous y découvrire­z les multiples avantages qui vous facilitero­nt peut-être le quotidien, qui sait.

L’écraser ? L’étouffer ? Appelez ça l’instinct maternel, mais dès les premiers instants, j’avais la certitude que mon petit serait le plus en sécurité, juste là, au creux de mes bras. Néanmoins, on a tout de même fait nos devoirs et lu des tonnes d’articles sur le sujet, question de s’assurer qu’on pouvait bel et bien avoir l’esprit tranquille.

Presque trois ans plus tard, toujours en mode cododo, je peux affirmer que le fait de partager le même lit que ma progénitur­e m’a permis de gagner plusieurs heures de sommeil et, par la bande, d’être une meilleure mère ainsi qu’une personne beaucoup plus agréable à côtoyer. Inutile de vous dire que toute la famille y gagne.

Les enfants ne naissent pas avec un mode d’emploi. En réalité, j’ai surtout l’impression de patauger à travers l’expérience de la maternité en faisant de mon mieux, apprenant sur le tas au fil des changement­s de couches et des dents qui poussent. Comme toutes les mères, quoi ! Je crois simplement qu’il faut apprendre à se faire confiance et redonner à l’instinct maternel ses lettres de noblesse.

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« Le simple fait de vous inquiéter d’être une bonne mère signifie que vous en êtes déjà une. » - Jodi Picoult
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