Le Journal de Montreal

Battus par une recrue de... 28 ans

L’Espagnol Omar Fraile remporte la 14e étape à sa première participat­ion au Tour de France

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MENDE | (AFP) La montée Laurent Jalabert a mal tourné hier pour les Français : Julian Alaphilipp­e a été devancé par l’Espagnol Omar Fraile pour la victoire dans la 14e étape, entre Saint-Paul-Trois-Châteaux et Mende, et Romain Bardet a fléchi.

Le héros du jour, qui en est à son premier Tour de France à l’âge de 28 ans, s’est même permis de se relever sur son vélo pour célébrer son improbable triomphe à une centaine de mètres avant l’arrivée.

Entre les favoris, la bataille annoncée a été courte, mais intense. Au profit du Slovène Primoz Roglic, le quatrième du classement, qui a grignoté quelques secondes sur le trio majeur du Tour, les Britanniqu­es Geraint Thomas (maillot jaune) et Chris Froome (vainqueur sortant), ainsi que le Néerlandai­s Tom Dumoulin.

Bardet, à la peine dans le dernier kilomètre de la montée, a cédé une quinzaine de secondes à Roglic sur la piste de l’aérodrome, où il s’était classé troisième dans le Tour 2015.

« Vivement les Pyrénées ! a soupiré le Français d’un air las, mais avec le sourire. C’était encore brutal aujourd’hui. »

Pour lui, l’étape s’est terminée comme elle avait commencé : mal. En début de parcours, il avait été sous pression, dans un deuxième groupe, quand le peloton avait éclaté en quatre parties sous l’effet du vent de côté avant que la Sky ne coupe son effort.

Sur les pentes très raides, supérieure­s à 10 %, Bardet n’a pu accompagne­r Thomas et Froome qui ont contrôlé la situation. Après le travail du Polonais Michal Kwiatkowsk­i et du Colombien Egan Bernal, les deux coureurs de Sky n’ont gardé avec eux que Dumoulin.

DUMOULIN LA MENACE

Le Néerlandai­s a tenu le choc sur un terrain moins favorable pour le champion du monde du contre-la-montre. Sans pour autant paraître en mesure de menacer le duo britanniqu­e qui a rencontré de nouveau un public critique dans la montée, plusieurs spectateur­s baissant le pouce à leur passage.

« On voit que ça peut faire des écarts quand c’est aussi dur, a commenté Froome. Geraint et moi, on est plutôt contents. Dumoulin est la plus grande menace. Être aux deux premières places rend la course très difficile pour nos adversaire­s, ils ont deux coureurs à surveiller. »

Thomas a confirmé l’avis de l’autre leader de l’équipe, qu’il précède toujours de 1 min 39 sec au classement : « Tom Dumoulin est impression­nant, il roule à son allure. Il est champion du monde de contre-la-montre, il sait gérer son effort. On ne sait pas s’il souffre ou pas. »

L’intéressé s’est cantonné à un commentair­e prudent : « On a essayé de s’attaquer un peu, mais nous étions tous aussi forts. Nous étions pratiqueme­nt au même niveau, comme lorsque les Alpes sont arrivées. On verra où ça nous mène la semaine prochaine. »

TROP TARD POUR ALAPHILIPP­E

L’Irlandais Dan Martin a sacrifié pour sa part à la malchance. Une crevaison l’a retardé à l’approche de la montée de Mende et l’a condamné à une course-poursuite perdue d’avance.

« C’est le pire qui pouvait m’arriver. Je ne pouvais pas faire grand-chose, je n’avais qu’à attendre », a reconnu le vainqueur de l’étape de Mûr-de-Bretagne qui était attendu

à son avantage en haut de la Croix-Neuve.

Roglic, désormais pointé à 2 min 38 sec du maillot jaune, a franchi la ligne... 18 minutes après Fraile.

Pour le gain de l’étape, l’Espagnol de l’équipe Astana a devancé de quelques secondes le Français Julian Alaphilipp­e et le Belge Jasper Stuyven.

Fraile, un Basque originaire des environs de Bilbao, a passé l’étape dans l’échappée-fleuve de 32 coureurs formée dès la première heure. Le peloton a laissé filer ce groupe qui comprenait des coureurs de 15 équipes différente­s (sur 22 présentes dans le Tour).

À l’avant, Stuyven a pris ses distances à 35 kilomètres de l’arrivée. Il a abordé la dernière rampe, longue de 3 kilomètres, avec une avance à peine supérieure à une minute et demie et a buté sur la pente.

« J’ai décidé de me mettre en chasse dès le pied de la montée. C’est incroyable d’avoir gagné ici, je ne m’y attendais pas. Mende est une étape merveilleu­se. Je suis venu sur le Tour avec pour but de travailler pour l’équipe, mais elle avait identifié quelques étapes qui pouvaient être un objectif et celle d’aujourd’hui en était une », a raconté Fraile.

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PHOTO AFP Le peloton, mené par la formation Sky, est passé par les Cévennes, hier.
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PHOTO AFP À 100 mètres de l’arrivée, Omar Fraile s’est permis de célébrer sa victoire d’étape.

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