Un passionné de l’Impact
Sébastien Ouellet n’a raté qu’un seul match à l’étranger de son équipe cette saison
PORTLAND | Il y a des mordus de l’Impact et il y a Sébastien Ouellet. Le partisan du Bleu-blanc-noir s’est embarqué dans une aventure un peu folle au début de la saison : faire tous les voyages de l’équipe.
L’analyste d’affaires âgé de 38 ans et habitant la Rive-Nord n’a raté que le match à Columbus, mais c’est seulement parce qu’il a pris sa décision après.
« J’ai fait le premier match de la saison à Vancouver, je me suis dit pourquoi ne pas faire Seattle [à la fin mars], et une vingtaine de personnes se sont jointes à moi et c’est là que je me suis donné comme défi de faire tous les matchs », admet-il lors d’une récente conversation téléphonique.
Membre très actif du groupe de partisans 1642, Ouellet avoue qu’il s’est luimême pris de court.
« Je ne pensais pas être aussi fou et je ne pensais pas que j’allais réussir. »
PAS DE REGRET
Disons qu’entreprendre une telle épopée exige un minimum de préparation et il a d’une certaine façon eu un bon coup de main de la MLS.
« En regardant le calendrier, je me suis dit que c’était possible parce que le calendrier n’est pas trop compliqué. »
Il faut lui lever notre chapeau parce qu’il n’a pas souvent goûté à la victoire. L’Impact a une fiche de 2-9-0 à l’étranger.
« Je ne dis pas que j’ai regretté, mais je me suis dit que c’était peut-être là que l’équipe avait le plus besoin de nous.
C’est sûr que c’est plus le fun quand l’équipe gagne, mais en MLS, c’est difficile sur la route », convient-il.
PAS RICHE
Sébastien ne veut pas avancer un chiffre quand on lui demande combien son aventure lui aura coûté à la fin de la saison. On peut quand même parler de plusieurs milliers de dollars.
Il n’est pas riche, il a seulement choisi de couper sur certains luxes pour se permettre ce « trip d’une vie ».
« Les gens me demandent si je suis riche ou si j’ai gagné quelque chose, mais non.
Je fais des sacrifices et je me prive pour faire ça, assure-t-il. Je m’achète moins de vêtements et chaque année je fais un voyage de trois ou quatre semaines, je ne le fais pas cette année. »
PASSION
Pas de doute, c’est une décision de passionné qu’a prise Sébastien quand il a décidé de sillonner le continent pour suivre son club. Et il va atteindre son objectif puisqu’après ce voyage à Portland et Vancouver, il ne restera que cinq matchs à l’étranger.
« Je le fais par passion des voyages et du foot. Avant, j’étais amateur de hockey, mais il y a quatre ou cinq ans, je suis tombé amoureux du soccer.
Je ne dis pas que je vais le faire chaque année, mais il y a des destinations que je n’ai pas vues cette année et que j’aimerais voir. »
En attendant, il souhaite que son équipe se trouve une place en séries éliminatoires afin qu’il poursuive lui aussi son parcours.
DU BEAU ET DU MOINS BEAU
Quand on lui demande s’il y a des choses qui l’ont marqué depuis le début de la saison, il prend une pause et parle avec coeur.
« J’essaie de m’approcher des autres groupes de supporters quand j’y vais pour développer la fraternité en dehors des matchs.
On a été invités pour le tailgate en Nouvelle-Angleterre et ils nous ont invités à un méchoui avec eux la veille du dernier match de la saison. »
S’il parle avec admiration du Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta, il y a bien une destination qui l’interpelle moins.
« À Toronto, la rivalité est tellement démesurée qu’on n’est pas les bienvenus au BMO Field, déplore-t-il. Il y a eu dans le passé des attaques entre partisans et je suis réticent à y aller. Ils prennent ça trop à coeur. »